Art et sportDes enchères caritatives à base de tableaux d’athlètes célèbres
Le Musée olympique de Lausanne verra partir la collection «The Greatest» le 13 décembre. 38 tableaux seront vendus aux enchères et les bénéfices seront reversés à Léman hope. Les achèteriez-vous?
- par
- Rebecca Garcia
Le point commun entre Roger Federer, Megan Rapinoe, Pirmin Zurbriggen et Cathy Freeman? D’être des athlètes, mais aussi d’utiliser leur statut pour combattre des causes. C’est dans cette idée-là que Rémi et Alexandra Duchemin ont décidé de commander la collection «The Greatest» à l’artiste français David Jamin. «Nous sommes une famille de fans de sports», concède Rémi, qui précise que ses deux enfants ont aussi participé au processus.
La finalité? 38 tableaux à l’effigie de sportives et sportifs célèbres qui seront vendus aux enchères le soir du 13 décembre au Musée olympique de Lausanne. Pour les intéressés qui vivent loin, il est aussi possible de s’inscrire en ligne. Les bénéfices seront reversés à «Léman hope», de la Chiki Fundation qui se sert de croisières en voilier pour aider les enfants en rémission du cancer à reprendre confiance en eux.
Seriez-vous prêts à acheter ces tableaux?
La directrice du projet Priscille Varillon et Rémi Duchemin nous ont retrouvés au Musée olympique, dont les murs ont été décorés de ces tableaux pendant quelques semaines, pour décrire le concept.
Les Duchemin ont établi des critères précis pour définir ceux et celles qu’ils voyaient en peinture.
«Il y a le palmarès et il y a l’impact sur la société, explique encore le père de famille. Par exemple, les sœurs Williams ont énormément fait évoluer le sport féminin et la cause des personnes de couleur. Beatrice «Bebe» Vio est une championne paralympique qui a un statut de superstar en Italie. Cathy Freeman a énormément aidé la cause des aborigènes.»
La première liste – de 100 noms – devait être réduite à 30 noms. Il en reste finalement 38. «David s’est un peu emballé», sourit Rémi Duchemin, le Français établi depuis de longues années à Crans-Montana. Même s’il ne se fait pas trop de soucis pour quelques tableaux – l’un de ses amis lui a déjà fait comprendre qu’il comptait briguer celui de Lionel Messi – il a tout de même pris un risque financier en avançant les frais.
Que ces œuvres trouvent preneur serait donc une excellente nouvelle pour le projet associatif. «Et j’espère que ce sera plus que 50 francs par tableau», rigole Priscille Varillon, qui pense aux croisières que vivront les enfants si l’opération est un succès.
Léman hope, c’est quoi?
Priscille Varillon et lui ont travaillé sur chaque petit détail. Prix de départ, ordre de vente et invités spéciaux: rien n’est laissé au hasard dans ce type d’événement. «J’espère pouvoir faire venir certains des athlètes peints. C’est en cours», souffle la femme à la tête de Léman Hope, en jetant un œil sur différents tableaux.
Alors oui, certains d’entre eux sont malheureusement décédés – à l’image de Diego Armando Maradona. D’autres sont bien présents, et ont même salué l’initiative. Il y a encore ces athlètes très occupés ou tout simplement pas intéressés.
«La moitié sont des Olympiens, note Rémi Duchemin. Histoire de plaire au grand public comme aux amateurs de sports de niches.» Même si ces tableaux ne séduisent pas tout le monde, ils ont de quoi faire réagir.