Washington – «C’est comme avoir un ours polaire dans son quartier»

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Washington«C’est comme avoir un ours polaire dans son quartier»

Des ornithologues amateurs se passionnent pour un hibou venu de l’Arctique, qui a récemment pris ses quartiers dans la capitale américaine.

Un harfang des neiges est en visite en ville, ce qui est très rare.

Un harfang des neiges est en visite en ville, ce qui est très rare.

AFP

La nuit est tombée à Washington, mais ils sont quelques dizaines de curieux à observer, jumelles ou téléobjectif en main, une apparition extraordinaire: un somptueux rapace venu de l’Arctique, perché tout près du Capitole américain. Le bruit court depuis quelques jours: un harfang des neiges est en ville. «Il est là!» s’exclame l’un des ornithologues amateurs du jour, et les trépieds galopent pour trouver un meilleur angle de vue.

«C’est génial», s’enthousiasme Meleia Rose, emmitouflée dans un large manteau. «J’observe les oiseaux depuis longtemps, et c’est la toute première fois que je vois un harfang des neiges! Je vais l’inscrire dans ma liste». L’observation des oiseaux est une activité populaire aux États-Unis, et la présence depuis une semaine, au cœur de la capitale fédérale, de ce seigneur de la toundra constitue un événement pour les passionnés.

Alerte oiseau rare

D’ici, «on peut voir le Capitole… C’est frappant, ce contraste entre la vie sauvage et la ville, particulièrement à Washington, avec tous ces monuments emblématiques», poursuit-elle. Comme nombre de curieux du soir, Meleia Rose a été alertée par eBird, un réseau alimenté par des ornithologues amateurs qui signalent la présence d’oiseaux rares à la communauté.

Cette fois-ci, les photographes ne sont installés ni en forêt ni sur les rives d’un lac, mais entre l’imposante façade de la gare de Washington, Union Station, et un boulevard passant. Le hibou est identifié, avec son plumage tacheté gris et blanc, comme une jeune femelle. Perchée du haut d’une statue comme en pleine toundra, elle balaie de ses yeux jaunes cerclés de blanc l’esplanade de la gare, à l’affût de tout rongeur qui pourrait finir dans ses griffes.

Un air de «Harry Potter»

Parmi la foule de curieux, ces derniers jours devant Union Station, l’ambassadeur de Suisse aux États-Unis, Jacques Pitteloud, passionné d’ornithologie. «Voir le harfang des neiges dans un cadre aussi improbable était un plaisir très spécial», s’émerveille le diplomate. Avec leurs parents qui pointent le doigt vers la statue-perchoir, une poignée d’enfants tentent, eux aussi, d’apercevoir un oiseau qu’ils ont peut-être vu dans Harry Potter: la «chouette» Hedwige, fidèle compagnon de l’apprenti sorcier, est un harfang des neiges.

Le harfang des neiges niche l’été dans les zones arctiques du cercle polaire et la plupart des individus migrent vers le sud pour passer l’hiver – mais s’arrêtent habituellement au niveau de la frontière Canada-États-Unis. Sa présence dans une zone si méridionale, «c’est comme avoir un ours polaire dans son quartier», note Kevin McGowan, professeur au laboratoire d’ornithologie de l’Université Cornell.

(AFP)

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