Amérique latine – Libération de deux Américains au Venezuela

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Deux Américains, dont un ancien cadre de Citgo condamné pour corruption, ont été libérés de prison mardi, après la visite d’émissaires de Washington.

Image d’illustration.

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AFP

Deux Américains, dont un des «Citgo 6», six anciens cadres de Citgo, filiale basée aux États-Unis de la compagnie pétrolière publique vénézuélienne PDVSA, condamnés pour corruption, ont été libérés de prison mardi, après la visite surprise d’une délégation américaine à Caracas ce week-end.

Gustavo Cardenas, qui était vice-président chargé des relations stratégiques de la filiale américaine de la compagnie pétrolière publique PDVSA, a été libéré, a déclaré à l’AFP son avocat Jesus Loreto, soulignant que les 5 autres membres des Citgo 6 restaient en détention.

Les six hommes --cinq Vénézuéliens naturalisés Américains et un Vénézuélien ayant sa carte de résident américain --, vivent depuis leur arrestation en 2017 au gré des fluctuations des relations entre Caracas et Washington.

Cette affaire a contribué à tendre davantage les relations entre le Venezuela et les États-Unis, qui ont demandé à plusieurs reprises la libération des accusés. L’ONG Foro Penal, spécialiste des droits de l’homme et de l’univers carcéral, classe les «Citgo 6» parmi les 251 «prisonniers politiques» au Venezuela.

Un Cubano-Américain, Jorge Alberto Fernandez, qui avait été arrêté début 2021 dans l’État de Tachira (frontalier de la Colombie) et accusé de «terrorisme», a lui aussi été libéré ont indiqué à l’AFP des sources proches du dossier. «Il avait été injustement détenu (…) et accusé d’être un terroriste, simplement parce qu’il avait un drone», a indiqué sur Twitter l’ONG, Coalition pour les Droits de l’Homme.

Ces libérations interviennent alors que le président vénézuélien Nicolás Maduro a indiqué lundi après la visite d’émissaires américains qu’il allait réactiver le dialogue avec l’opposition. Ce geste pourrait être un signe du réchauffement des relations entre les États-Unis et son pays.

Pétrole et Russie

Les États-Unis, qui ne reconnaissant pas la réélection en 2018 du président Maduro ont tenté de l’évincer du pouvoir en infligeant au Venezuela une série de sanctions imposant notamment un embargo sur les importations américaines de pétrole vénézuélien. Avant cette rupture en 2019, les États-Unis étaient le principal acheteur du brut vénézuélien et fournissaient au Venezuela plus de 90% de ses revenus.

Or, le président américain Joe Biden a annoncé mardi un embargo sur les importations américaines de pétrole et de gaz russes, afin d’alourdir les sanctions imposées à la Russie après l’invasion de l’Ukraine.

La Russie est un proche allié du Venezuela et le président Maduro a répété à plusieurs reprises son soutien à Vladimir Poutine ces derniers jours.

Les conditions de la libération de Gustavo Cardenas ne sont pas connues. La justice vénézuélienne a confirmé en février les peines allant jusqu’à 13 ans et sept mois de prison contre les «Citgo 6» confirmant notamment la condamnation pour détournement de fonds de José Angel Pereira Ruimwyk, ancien président de Citgo, à 13 ans de prison et à deux millions de dollars d’amende.

En avril 2021, ils avaient bénéficié d’une assignation à résidence, ce qui avait été alors perçu comme un geste de bonne volonté du président Maduro en direction de Washington. Mais le 16 octobre, ils avaient été incarcérés à nouveau, après l’extradition du Cap-Vert vers les États-Unis d’Alex Saab, homme d’affaires colombien et proche collaborateur de Maduro, accusé de blanchiment d’argent par la justice américaine.

Lundi, Nicolás Maduro, qui tient régulièrement des propos hostiles à «l’impérialisme américain» avait déclaré que la réunion du week-end avec les émissaires de Joe Biden avait été «respectueuse, cordiale et diplomatique», sans donner de détails sur les questions abordées.  «Nous l’avons tenue dans le bureau présidentiel», a-t-il déclaré. «Les deux beaux drapeaux étaient là, unis comme doivent l’être les drapeaux des États-Unis et du Venezuela, et nous avons eu presque deux heures de conversation».

La porte-parole de la Maison-Blanche Jen Psaki, avait expliqué de son côté que «le but du voyage» de la délégation était «de discuter d’une variété de questions, dont certainement l’énergie, la sécurité énergétique».

(AFP)

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