Elections en Bosnie: Fan de Poutine, Milorad Dodik est en passe de gagner un scrutin contesté

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Elections en BosnieFan de Poutine, Milorad Dodik est en passe de gagner un scrutin contesté

Le président sortant des Serbes de Bosnie est crédité de près de 50% des voix. Un résultat que sa principale adversaire qualifie de frauduleux.

Selon la Commission électorale, Milorad Dodik, 63 ans, a obtenu 49% des voix, contre 42% pour son ennemie jurée, Jelena Trivic.

Selon la Commission électorale, Milorad Dodik, 63 ans, a obtenu 49% des voix, contre 42% pour son ennemie jurée, Jelena Trivic.

AFP

Le chef politique des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, sanctionné par Washington, semble lundi en passe de remporter une victoire électorale cruciale dans le pays fragile des Balkans, selon des premiers résultats officiels, après un scrutin chaotique.

Les multiples élections de dimanche, au niveau central et des deux entités du pays, divisé selon des lignes de fracture ethnique, ont produit des résultats qui pourraient aggraver son instabilité. Jelena Trivic, 39 ans, la première à proclamer sa victoire à la course à la présidence de la Republika Srpska (RS), l’entité serbe, a accusé le camp de Milorad Dodik de fraude. Selon la Commission électorale, le leader serbe de 63 ans, grand admirateur du président russe Vladimir Poutine, a obtenu 49% des voix, contre 42% pour son ennemie jurée, après le décompte des voix dans 82% des bureaux de vote de la RS.

«Les derniers résultats confirment notre grande victoire», s’est réjoui, sur Twitter, le SNSD, la formation nationaliste de Milorad Dodik. Mais l’opposition serbe a refusé d’en débattre, affirmant que Jelena Trivic était bien la nouvelle présidente de la RS et que le scrutin avait été entaché de fraude. «Le processus tout entier a été contaminé», a accusé la professeure d’économie, qui a fait campagne en promettant de pourfendre la corruption, tout en jouant la carte du nationalisme. «Le processus électoral doit être répété dans la RS tout entière. C’est notre but ultime.»

Divisions ethniques exploitées

La Bosnie est gouvernée selon un système dysfonctionnel hérité des accords de paix de Dayton, qui avaient mis fin à la guerre intercommunautaire en 1995. Le pays est divisé entre la Republika Srpska et une fédération croato-musulmane, le tout relié par un faible pouvoir central, souvent paralysé. Depuis la fin du conflit, les principaux partis ont exploité les divisions ethniques pour se maintenir au pouvoir.

Pendant ce temps, tous ceux qui le pouvaient ont choisi l’exil face à l’absence de perspectives, tant politiques qu’économiques, dans un pays où le chômage touche environ 30% de la population active.

Près de 500’000 personnes ont quitté la Bosnie, depuis le dernier recensement de 2013, quand elle comptait 3,5 millions d’habitants, selon les estimations de l’Union pour un retour durable, une ONG locale.

Dodik dénigre un pays «raté», qu’il «méprise»

Depuis des mois, Milorad Dodik souffle sur les braises en multipliant les menaces de sécession, ce qui lui a valu de nouvelles sanctions de Washington, en janvier. Il brigue un troisième mandat à la présidence de la RS, après quatre ans passés dans le fauteuil serbe de la présidence collégiale de la Bosnie, où il n’a cessé de dénigrer un pays «raté», qu’il «méprise», se rendant le moins souvent possible à Sarajevo.

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(AFP)

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