MétéoUn élu interpelle le Conseil fédéral sur la sécheresse récurrente du Doubs
Le conseiller national Denis de la Reussille s’inquiète du manque d’eau qui affecte toujours plus souvent le lac des Brenets et le Doubs. Il veut sensibiliser Berne à cette problématique.
- par
- Christine Talos
Le lac des Brenets, une retenue d’eau naturelle du Doubs, faisait peine à voir en juillet déjà. En effet, la chaleur et le manque d’eau l’ont complètement asséché. L’image de ses bateaux gisant sur un sol nu était si parlante que le lac et le Doubs à sec sont devenus l’emblème médiatique du réchauffement climatique 2022. Désormais la sécheresse de la rivière franco-suisse prend une tournure politique puisque le Conseil fédéral vient d’être saisi de la question.
En effet, le conseiller national Denis de la Reussille (POP/NE) a interpellé le gouvernement pour attirer son attention sur ce phénomène. Il rappelle ainsi que le lac des Brenets et les chutes du Doubs constituent un patrimoine naturel franco-suisse exceptionnel. «Ils offrent un rayonnement touristique de première importance à la région et au canton de Neuchâtel», souligne-t-il. Sans parler des retombées énergétiques du Doubs puisque le barrage du Châtelot, plus loin sur la rivière, permet de produire une électricité bienvenue ces temps-ci.
Victime de trois phénomènes
Il interroge donc le Conseil fédéral sur sa volonté de résoudre cette situation et de sauver le Doubs. Il souhaite aussi savoir si Berne entend prendre des mesures urgentes pour résoudre la situation, ceci en collaboration avec l’État français et le canton de Neuchâtel.
Car pour Denis de la Reussille il y a urgence. Le Doubs est en effet victime de trois phénomènes: le réchauffement climatique et le manque d’eau qui l’assèchent toujours plus fréquemment et toujours plus tôt dans la saison; l’existence de failles karstiques qui siphonnent les eaux du lac des Brenets à plusieurs endroits; et l’afflux d’alluvions qui stagnent au centre du lac et qui font fluctuer son niveau de manière importante.
Problématique binationale
«Je souhaite que Berne prenne conscience de ce qui se passe dans le Doubs. Or la problématique est transfrontalière puisque les autorités neuchâteloises travaillent déjà avec la France pour trouver des solutions», explique l’élu, conseiller communal au Locle. Car il existe des solutions techniques comme le colmatage des failles karstiques par des produits écologiques et non invasifs, rappelle-t-il. Selon lui, la Confédération pourrait ainsi appuyer les démarches entreprises ou apporter son expertise.
Si le Conseil fédéral répond par la négative à ses questions, Denis de la Reussille envisage d’aller plus loin et de déposer une motion afin que Berne empoigne la question de la baisse inquiétante du niveau des fleuves transfrontaliers, comme le Rhin, dans son ensemble.