Ukraine  – Poutine supervise des exercices stratégiques, les tensions au plus haut 

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UkrainePoutine supervise des exercices stratégiques, les tensions au plus haut

Le président russe Vladimir Poutine a lancé samedi des exercices militaires «stratégiques» avec des tirs de missiles. Les USA sont convaincus d’une invasion imminente de l’Ukraine par la Russie.

Un soldat russe lors d’un exercice conjoint avec le Bélarus, le 17 février 2022.

Un soldat russe lors d’un exercice conjoint avec le Bélarus, le 17 février 2022. 

AFP

Le président russe Vladimir Poutine a lancé samedi des exercices militaires «stratégiques» impliquant des tirs de missiles, nouvelle démonstration de force de Moscou au moment où Washington se dit convaincu d’une invasion imminente de l’Ukraine par la Russie. Tandis que les incidents se multiplient sur le front dans l’Est ukrainien, les séparatistes prorusses, qui accusent Kiev de vouloir reprendre leurs régions, ont annoncé une «mobilisation générale» des hommes en état de combattre. 

Soldat ukrainien mort

Côté ukrainien, le commandement militaire a annoncé samedi qu’un soldat avait été tué dans des affrontements avec les séparatistes soutenus par Moscou. Ces annonces interviennent au moment où Vladimir Poutine supervise personnellement des manœuvres militaires de grande ampleur et des essais de missiles balistiques et de croisière capables de porter des charges nucléaires. 

Washington «convaincu» d'une attaque

Le président américain Joe Biden s’est déclaré «convaincu» vendredi soir que Vladimir Poutine avait décidé d’envahir l’Ukraine, et que la multiplication des heurts visait à créer une «fausse justification» pour lancer l’offensive dans la semaine ou même les jours qui viennent. Mais il a laissé la porte ouverte au dialogue. Tant qu’une invasion ne s’est pas produite, «la diplomatie est toujours une possibilité», a-t-il estimé, annonçant une rencontre entre son secrétaire d’Etat Antony Blinken et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov jeudi prochain. 

Échanges de tirs

Si le Kremlin continue de nier toute intention d’attaquer son voisin, il réclame des garanties pour la sécurité de la Russie, comme le retrait de l’Otan d’Europe de l’Est, ce que l’Occident refuse. Dans l’est de l’Ukraine, les forces armées ukrainiennes et les séparatistes prorusses se sont mutuellement accusés samedi de violations graves du cessez-le-feu. L’armée ukrainienne a fait état de 66 échanges de tirs de mortiers, de 82 et 110 mm de calibre, sur les villes du front jusqu’à 7h00 (5h en Suisse), un nombre particulièrement élevé.

Violations du cessez-le-feu

Et les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont affirmé samedi avoir constaté une «augmentation spectaculaire» des violations du cessez-le-feu, pour un total de 870 vendredi. Selon eux, le nombre d’incidents armés sur la ligne de front est désormais identique à celui d’avant juillet 2020, date à laquelle avait été conclu un accord pour renforcer le cessez-le-feu.

Situation «sous contrôle», selon Kiev

Malgré la dégradation de la situation, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a décidé de maintenir son déplacement prévu samedi à la conférence sur la sécurité de Munich. Selon la présidence, la situation dans l’est du pays «reste pleinement sous contrôle».

De son côté, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a estimé samedi que la Russie menait  «une tentative flagrante de réécrire les règles de l’ordre international». «Nous ne pouvons pas laisser cela se produire», a-t-elle affirmé. 

Civils évacués

Le séparatistes prorusses et les forces ukrainiennes se battent depuis 2014 dans l’est de l’Ukraine, dans un conflit qui a déjà fait plus de 14'000 morts. Par ailleurs, l’agence d’État russe Ria Novosti a rapporté vendredi deux explosions, dont celle d’un oléoduc, à Lougansk, ville de l’est de l’Ukraine tenue par les séparatistes. Et les autorités des territoires sécessionnistes prorusses ont ordonné l’évacuation des civils vers la Russie.

Samedi, la région russe de Rostov, frontalière de l’Ukraine a déclaré l’état d’urgence face à l’afflux de réfugiés en provenance des régions séparatistes de l’est de l’Ukraine. Plusieurs milliers de personnes ont quitté ces régions, selon les responsables locaux prorusses. 

Manœuvres de l'armée russe

Pour sa part, la Russie n’a jamais divulgué le nombre de ses soldats massés aux frontières de l’Ukraine ou participant à des manœuvres au Bélarus voisin. Or, Washington estime que la Russie dispose de 190'000 hommes aux abords de l’Ukraine et sur son territoire, en comptant les forces séparatistes. C’est «la plus grande concentration de troupes militaires» depuis la Guerre froide, a dit le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, jugeant que Moscou était «en mesure, sans autre forme d’avertissement, d’attaquer».

Les troupes russes massées à la frontière de l’Ukraine «se déploient» et «s’apprêtent à frapper» ce pays, a pour sa part déclaré le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin lors d’une visite samedi en Lituanie. 

«Campagne de déstabilisation»

Les exercices menés par la Russie samedi mobilisent des forces du district militaire Sud, les forces aérospatiales, les flottes du Nord et de la mer Noire ainsi que les «forces stratégiques». Ces dernières sont équipées de missiles à portée intercontinentale, de bombardiers stratégiques, de sous-marins, de navires de surface et d’une aviation navale porteuse de missiles conventionnels. Selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, il s’agit d’un «processus d’entraînement régulier».

L’Occident unanime a promis à Moscou des sanctions économiques dévastatrices en cas d’invasion de l’Ukraine. Mais Vladimir Poutine a de nouveau balayé la menace: «Les sanctions seront introduites quoi qu’il arrive. Qu’il y ait une raison ou pas, ils en trouveront une car leur but est de freiner le développement de la Russie.»

Le président de la chambre basse du Parlement russe, Viatcheslav Volodine, a assuré que la Russie allait «défendre» les «citoyens russes» qui vivent dans les territoires séparatistes en Ukraine si leurs vies étaient «menacées». «Si la guerre commence, c’est l’Europe qui deviendra le théâtre des hostilités», a-t-il prévenu.

(AFP)

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