FranceAberrant: une femme serait morte de faim à l’hôpital
Une famille de Dijon accuse un hôpital d’avoir affamé une septuagénaire à cause d’une opération sans cesse reportée.
- par
- Renaud Michiels
Claudette Simon, 77 ans, a été admise aux urgences du centre hospitalier universitaire de Dijon (Côte-d’Or) pour une fracture à la jambe. Elle devait être opérée mais l’intervention a été reportée à plusieurs reprises. Et selon sa famille, la septuagénaire a été presque totalement privée de nourriture et a fini par mourir de faim et de déshydratation.
Mourir de faim dans un hôpital? L’aberrant s’est-il réellement produit? La famille de la défunte en est en tout cas convaincue et une enquête est désormais officiellement ouverte.
Les faits, qui se seraient déroulés en août dernier, ont d’abord été révélés par «Le Bien Public». Claudette Simon est arrivée à l’hôpital avec une fracture du péroné le 23 août dernier. Les médecins ont décidé de la maintenir à jeun pour qu’elle puisse être opérée aussi vite que possible. Sauf que l’intervention, considérée comme non prioritaire, a été repoussée encore et encore.
Un seul bouillon
Dans l’espoir probable qu’elle aurait chaque fois jour le lendemain, la septuagénaire a continué à être maintenue à jeun. Selon sa famille, elle n’a eu qu’un seul bouillon de légumes pour tout repas en 8 jours…
L’état de Claudette Simon s’est gravement détérioré et, selon ses proches, elle a été transférée en réanimation dans la nuit du 28 au 29 août pour une «déshydratation complète». Elle est tombée dans le coma et est décédée 48 heures plus tard.
Sa famille dit l’avoir eu au téléphone tous les jours. Selon le fils, elle aurait réclamé à manger à plusieurs reprises. «Ils lui ont dit «Non, vous devez être à jeun, vous allez être opérée demain.» Et ça pendant plusieurs jours», a-t-il témoigné sur BFMTV. Et de préciser qu’une pancarte indiquant «à jeun» avait été accrochée à la porte de sa chambre.
Secret médical
Une autopsie a eu lieu mais la famille de la défunte dit n’avoir eu accès à aucune information sur ses résultats. L’hôpital de Dijon ne leur aurait d’ailleurs jamais fourni la moindre information.
La famille a déposé une plainte à la gendarmerie, qui a ouvert une enquête. «Ça ne va pas faire revenir notre mère, mais on ne veut pas que d’autres familles se retrouvent dans cette détresse-là», a commenté la fille de Claudette Simon.
L’hôpital incriminé a répondu aux sollicitations, sans accepter de s’exprimer sur le fond. «La situation dont il est question fait l’objet d’une enquête, toujours en cours actuellement. S’agissant par ailleurs d’un patient pris en charge par le CHU, ces informations sont protégées par le secret médical et ne peuvent être partagées publiquement. Le CHU Dijon Bourgogne ne s’exprimera donc pas sur ce sujet», a indiqué l’établissement.