Guerre en UkraineErdogan confirme que la Turquie va payer le gaz russe en roubles
À l’issue d’une rencontre avec Vladimir Poutine, le président turc a annoncé aux médias que son homologue russe et lui-même s’étaient accordés sur le règlement des livraisons de gaz.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a confirmé que les livraisons de gaz russe à la Turquie seront payées en roubles, rapportent les médias turcs. Vendredi soir, le vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak, avait déjà annoncé que le chef de l’État turc et Vladimir Poutine s’étaient entendus pour qu’elles soient «partiellement payées en roubles». Recep Tayyip Erdogan n’a pas précisé le volume des transactions futures dans la monnaie russe.
«Un aspect positif de notre visite à Sotchi est notre d’accord avec M. Poutine sur le rouble. Si Dieu le permet, nos échanges en roubles assureront des bénéfices à la Turquie et à la Russie», a affirmé Recep Tayyip Erdogan aux journalistes à bord de son vol de retour de Sotchi (Russie), sur les rives de la mer Noire, où il a rencontré vendredi le président russe Vladimir Poutine. Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine se sont par ailleurs engagés à Sotchi à renforcer la coopération énergétique et économique.
Préserver les réserves de devises en dollars
La Russie cherche depuis des mois à imposer sa devise dans les règlements internationaux face à l’euro et au dollar, sur fond de sanctions économiques occidentales sans précédent contre Moscou en raison de son invasion de l’Ukraine. Tout en condamnant rapidement l’offensive russe, la Turquie a opté pour la neutralité entre les deux pays et ne s’est pas jointe aux sanctions occidentales contre Moscou.
En 2021, la Russie a représenté environ un quart des importations de pétrole de la Turquie et 45% de ses achats de gaz naturel. Payer le gaz russe, même partiellement, en roubles, pourrait permettre à la Turquie de ne pas réduire davantage ses réserves de devises en dollars. Selon des économistes, le gouvernement turc aurait dépensé des dizaines de milliards de dollars l’année dernière pour tenter d’arrêter l’effondrement de la livre turque, qui a perdu près de la moitié de sa valeur en un an.