Delémont veut chasser les incivilités

Des terrasses bruyantes jusqu’à pas d’heure, des bacs à géraniums renversés et des jeunes arbres arrachés, des rodéos routiers intempestifs: à Delémont, les habitants de la vieille ville sont épuisés et excédés. Parole de maire: au sortir de la pandémie, les jeunes veulent faire la fête tandis que les résidents se sont habitués au calme.

Dans «Le Quotidien Jurassien», le maire Damien Chappuis annonce un renforcement de la présence policière grâce à deux emplois supplémentaires et l’engagement de deux agents de sécurité qui patrouilleront de 21 h 30 à 23 heures. Deux caméras de surveillance seront aussi activées, essentiellement pour identifier les automobilistes qui circulent entre 21 heures et 6 heures alors que la nuit, l’accès de la vieille est réservé aux riverains.

Chef de la police, Damien Chapuis veut lancer un plan d’actions qu’il a soumis à ses collègues du Conseil communal. Ce chrétien-social indépendant s’est confié au matin.ch:

Que se passe-t-il à Delémont?

«On entend l’exaspération de la société. Les débordements sont fréquents. Pendant la pandémie, les résidents de la vieille ville se sont habitués à une certaine tranquillité: ils ont davantage de peine à supporter les excès. De l’autre côté, les jeunes se lâchent après être restés cloîtrés à la maison».

Sortez-vous beaucoup?

«Mes activités étant assez conséquentes, je sors de moins en moins le soir… Il s’agit d’établir un juste milieu, une bonne cohabitation entre ceux qui ont droit à une activité en terrasse et ceux qui ont le droit de vivre tranquillement. C’est un doux mélange…».

Pourquoi renforcer les contrôles?

«Il y a ceux qui exagèrent, qui exaspèrent. Mais les contrôles seront élastiques: ils tiendront compte du besoin de se retrouver ensemble. Nous remarquons que dans la plupart des manifestations, les records d’affluence sont battus…».

Y aura-t-il des caméras comme à Monaco?

«Delémont ne deviendra pas une ville sous surveillance. Mais il y aura des caméras mobiles aux écopoints, pour combattre les déchets sauvages et renforcer le sentiment de sécurité».

Quelles sont les sanctions prévues?

«On ne pas va donner 500 francs d’amende à celui qui écoute de la musique dans un parc urbain! Les agents auront pour mission de privilégier le contact humain. Ils diront ce qu’on a le droit de faire ou pas».