Basketball: Comment Jay Jay Chandler a «chauffé» Bryan Colon

Vertigineux. Comme le saut de Jay Jay Chandler pour plaquer contre le plexiglas la tentative de Bryan Colon. On était au cœur du troisième quart-temps lorsque l’arrière américain de Monthey a démontré qu’il pouvait aussi mettre à profit ses exceptionnelles qualités athlétiques pour défendre. A-t-on assisté au plus beau contre de la saison jusqu’ici? Fort probable. Dans la foulée, le leader des Chablaisiens a chambré le capitaine des Lions. C’était tentant. Sur l’action suivante, Colon a forcé son tir derrière l’arc, trop pressé de rendre la monnaie de sa pièce à Chandler. Puis il a intelligemment laissé le jeu venir à lui pour planter deux shoots primés qui ont créé le premier vrai écart pour les Lions. Et lorsque Noé Anabir a marqué avec la faute de Chandler en prime, au début du dernier quart-temps, le Genevois a crié «and one» et fusillé du regard le virtuose des Sangliers. Malgré ces 32 points au compteur, Chandler a perdu son duel avec Colon (24). Parce que justement, il a perdu (82-78).

C’est simple, il a eu tous les ballons. Toujours privés de Jaizec Lottie, élu meilleur joueur du mois de novembre, les Montheysans s’en sont remis aux arabesques géniales de leur arrière. Quitte à sacrifier leur jeu collectif – Monthey était 2^e au nombre d’assists par rencontre avant les dernières défaites. Samedi, l’équipe valaisanne en avait fait cinq à la mi-temps, onze en tout. «Trop fort en un contre un», dixit le coach genevois Alain Attallah, qui est passé en zone pour se protéger du phénomène et des fautes pour ses joueurs. Chandler s’est épuisé à attaquer le panier sans relâche. Et après 35 minutes sur le parquet sans sortir une seconde, il l’a payé par une crampe au mollet. Son manque de jus lui a également sans doute coûté ce dernier tir, raté, pour donner l’avantage aux siens dans la dernière minute. «Il a de la peine dans l’organisation et c’est normal, ce n’est pas quelque chose dont il a l’habitude, l’a défendu son entraîneur Patrick Pembele. Mais avec l’arrivée de Jérémy (Landenbergue) et le retour prochain de Jaizec (Lottie), tout va revenir à la normale.» Sans Lottie, Monthey couche sur trois revers de suite.

Il fallait du cran et Maxime Signoroni en a eu. Le jeune joueur de 20 ans, qui tourne à 11 points de moyenne en 19 minutes avec les Lions U23 en ligue B, a été lancé dans le grand bain par Alain Attallah samedi. Et le gamin a réalisé un joli passage en première mi-temps, ratant un tir près du panier après un numéro en dribble avant de marquer un shoot à 3 points plein d’assurance dans le coin du terrain. Si bien qu’au retour des vestiaires, alors que Slobodan Miljanic restait sur le banc avec ses trois fautes, le coach des Genevois a fait démarrer Signoroni dans le cinq de base, et pas Hakim Charfi. «Il y a une réelle différence d’intensité avec la ligue B, a réagi l’espoir après coup. La pression défensive, le public, les arbitres qui parlent, tout est plus stressant. Mais je prends ce qu’on me donne. Je suis heureux d’avoir fait le boulot sur mes minutes et j’espère continuer à progresser pour jouer de plus en plus avec ce groupe.» C’est bien parti.

Ou l’excès de confiance tessinois? Il y a peut-être un peu des deux dans l’étonnante victoire de Neuchâtel à la Riveraine face à Massagno (90-69). Mais c’est en tous les cas la première de la saison en SB League du groupe de Mitar Trivunovic et le premier revers d’un leader désormais plus invaincu. Cueillis à froid en début de partie, les protégés de Robbi Gubitosa, «déjà en vacances» selon les propos du technicien dans «Arc Info», ont couru après le score sans jamais avoir une chance de revenir. Isaiah Williams (3/13 au tir) et Roberto Kovac (3/14) ont été maladroits au possible, contrairement à l’ailier neuchâtelois Dalan Ancrum (29 points à 6/12 à 3 points). Un succès fondateur pour le finaliste de la saison dernière? L’avenir le dira.

«Nos changements sur les sorties d’écran font que l’on a pu éviter les shoots de leurs tireurs. On les a frustrés et derrière c’est un cercle vicieux: ils ont beaucoup loupé et réclamé des fautes, a réagi le capitaine Killian Martin, qui était déjà avec l’équipe de Suisse ce lundi. Ils ont peut-être aussi pensé que cela allait être facile et ils sont arrivés plus détendus. On a tiré profit de ça et avons su être constant. Créer un écart dans le premier quart, c’est une chose. Le plus dur était de le conserver. Cela montre que l’on n’a été impliqué sur tout un match, ce qui avait rarement été le cas jusqu’ici. Nos rotations ont été bonnes et quand tout s’aligne, cela donne une belle performance. Mais il n’y a pas d’euphorie, on sait que l’on doit encore travailler.»

Ian Kinard est parti et le BBC Nyon a affronté Starwings samedi avec un étranger en moins. Mais cela ne peut pas expliquer cette défaite après prolongation (78-81). Les joueurs de Stefan Ivanovic ne menaient-ils pas de 16 points au début de la deuxième mi-temps? Oui mais ça, c’était avec le «De’Shawn Williams show». Le meneur américain a ramené les Bâlois quasi à lui tout seul avant de crucifier Jaunin et compagnie lors des cinq minutes supplémentaires. Après cinq matches, Nyon n’a gagné qu’une fois – comme Neuchâtel et Swiss Central – et a hérité de la place de lanterne rouge. La surprise de la saison passée verra-t-elle les quarts de finale de la Coupe de la Ligue au moment de Noël? Rien n’est moins sûr.

On a failli monter sur Fribourg parce que l’on se disait que le BC Boncourt, face à ce champion fatigué par l’enchaînement des matches avec la Coupe d’Europe, avait un coup à jouer. Mais ce que l’on n’avait pas prévu, ce sont les absences de deux des quatre étrangers jurassiens (Brown et Bengui ont été laissés au repos). Dans les clous à la mi-temps (41-37), la formation d’Etienne Faye a ensuite volé en éclats. Devant 1500 personnes réunies dans les gradins de Saint-Léonard, Milon (24 points) a brillé (86-55 score final).

Aux Galeries, il n’y a pas eu match entre Vevey Riviera et Lugano (104-76). Dépassés par la puissance de feu offensive des locaux (5 joueurs à plus de 10 points), les Tessinois étaient en plus privés de Robert Zinn, blessé. Le chiffre à retenir pour les Veveysans, à nouveau dauphins de Massagno? 32 assists dont 21 pour le seul Malik Johnson (!) Ce petit bonhomme (1,78 m) est vraiment immense.