Vaccin contre le CovidSuisse, Allemagne et États-Unis épinglés par un comité de l’ONU
Selon le comité de l’ONU contre le racisme, le refus des pays riches de lever les brevets sur les vaccins contre le Covid est une discrimination pour les pays en développement.
Le comité de l’ONU contre le racisme a dénoncé, jeudi, le refus des pays riches, en particulier de l’Allemagne, de la Suisse, du Royaume-Uni et des États-Unis, de renoncer aux droits de propriété intellectuelle sur les vaccins contre le Covid-19.
Lors d’une réunion ministérielle à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), en juin 2022, les pays membres avaient réussi, après d’âpres négociations, à s’accorder sur un premier texte en autorisant les pays en développement qui le souhaitaient à lever, pendant cinq ans, les brevets sur les vaccins Covid.
L’accord «ne va pas assez loin»
Cet accord est insuffisant, selon le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale, qui est composé de 18 experts indépendants dont les avis ne sont pas contraignants. Il «ne va pas assez loin pour lutter contre les taux élevés de morbidité et de mortalité dus au Covid-19, à travers le monde, parmi les personnes et les groupes les plus exposés à la discrimination raciale», ont-ils indiqué, avec le soutien de la rapporteuse spéciale de l’ONU sur les formes contemporaines de racisme, Ashwini K.P.
Face à cette situation, le comité appelle donc «les États du Nord, en particulier l’Allemagne, la Suisse, le Royaume-Uni et les États-Unis, à renoncer aux droits de propriété intellectuelle concernant les vaccins, les traitements ou les technologies de soins médicaux en lien avec la pandémie de Covid-19».
Il considère que le Covid-19 reste «un grave problème de santé publique, dont les effets négatifs dévastateurs touchent de manière disproportionnée les groupes et les personnes qui sont vulnérables à la discrimination raciale».
Un pour cent de rappels à Madagascar
Environ 32% de la population mondiale a reçu au moins un rappel ou une dose supplémentaire de vaccin, mais dans les pays en développement tels que le Gabon, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Burundi et Madagascar, cette proportion est inférieure à 1%, observe le comité, citant des données de l’Organisation mondiale de la santé.