Biodiversité: sur l’île de May, le déclin des petits «clowns de mer» ne prête pas à rire

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BiodiversitéSur l’île de May, le déclin des petits «clowns de mer» ne prête pas à rire

Des réserves naturelles pour oiseaux marins au large du Royaume-Uni ont vu leur population de macareux diminuer de 30% en raison du dérèglement climatique. Les experts sont inquiets.

Surnommé «clown de mer» ou «perroquet de mer», le macareux se fait de plus en plus rare sur ses aires habituelles de reproduction. L’UICN l’a classé parmi les espèces «vulnérables».

Surnommé «clown de mer» ou «perroquet de mer», le macareux se fait de plus en plus rare sur ses aires habituelles de reproduction. L’UICN l’a classé parmi les espèces «vulnérables».

AFP

Au plus fort de la saison de reproduction, quelque 200’000 oiseaux, des mouettes tridactyles aux guillemots, se réfugient sur l’île de May, au large de la côte est de l’Écosse. Parmi eux, les macareux, dont le déclin inquiète les défenseurs de l’environnement. «Nous avons perdu près de 30% de tous les macareux au milieu des années 2000 et depuis, la population a augmenté lentement mais n’a rien à voir avec ce qu’elle était avant», explique David Steel, responsable de la réserve naturelle. À quelque 80 kilomètres de là, dans les îles Farne, même son de cloche.

Dans ces deux endroits, le réchauffement climatique, les vents violents, les pluies, l’érosion côtière, la pollution et la surpêche des lançons – nourriture préférée du macareux – sont pointés du doigt pour expliquer la diminution du nombre de ces oiseaux au plumage noir et blanc et au gros bec bigarré, aussi surnommés «clowns de mer» ou «perroquets de mer». En 2015, l’Union internationale pour la conservation de la nature a classé les macareux espèce «vulnérable», en raison d’importants déclins en Europe.

Un seul œuf par couple

La hausse des températures de la mer a poussé les lançons à se déplacer au nord vers des eaux plus fraîches, forçant les oiseaux à les suivre. Mais les conditions météorologiques plus extrêmes peuvent leur être fatales. Les macareux, qui mesurent un peu moins de 30 centimètres pour environ 450 grammes, comptent parmi leurs prédateurs les mouettes et les phoques. Également présents en Bretagne, ils ne pondent qu’un seul œuf en avril ou en mai. En raison de leur faible taux de reproduction, les populations peuvent mettre des décennies à se remettre d’un choc brutal.

Un recensement complet des macareux est en cours sur les îles Farne et l’île de May. L’an dernier, un décompte limité avait enregistré 36’211 couples reproducteurs sur quatre des îles Farne, contre 42’474 couples en 2018. Le nombre de macareux sur les îles avait culminé à 55’674 couples en 2003 avant de s’effondrer brutalement à 36’835 en 2008 en raison d’un nombre extrêmement faible de lançons.

Recensement difficile

Estimer le nombre de macareux reste difficile, souligne cependant le zoologiste Richard Bevan, de l’Université de Newcastle. Il est parfois facile de repérer un oiseau, retournant au nid des poissons plein le bec, mais les macareux peuvent aussi rester dans leurs terriers. «Souvent, la seule façon est de glisser votre bras dans un terrier et de vérifier», constate le scientifique. C’est ce que font des gardes-côtes sur l’une des îles Farne, avançant doucement leurs bras. «Souvent, vous obtenez un petit coup de bec, ce qui est bon signe car cela signifie que le terrier est occupé», raconte l’une des gardes, Rosie Parsons.

Le recensement de 2022 donnera aux scientifiques une idée de la façon dont la population de macareux est affectée par des facteurs tels que le changement climatique. «En regardant les données, il est inquiétant de voir qu’au cours des quatre dernières années, nous avons observé une tendance à la baisse», indique Richard Bevan. Bien qu’il n’y ait pas de danger immédiat d’extinction des macareux, le fait que leur nombre diminue «suscite l’inquiétude», dit-il. «Si cela continue, nous devons être conscients des facteurs qui y contribuent et de la façon de les résoudre.»

(AFP)

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