FootballSion et l’ombre pesante de Mario Balotelli
Les Valaisans retrouvent leur public ce vendredi soir contre Aarau. En Challenge League. Sans «Super Mario», toujours sous contrat…
- par
- Daniel Visentini
Il serait simpliste d’accoler le seul nom de Mario Balotelli au panneau explicatif de la faillite sportive du FC Sion: il n’y a pas qu’un coupable, mais beaucoup et, au moment de retrouver son public à Tourbillon ce vendredi soir contre Aarau en Challenge League, c’est tout un club qui doit mesurer le fiasco, à tous les étages. Mais il serait étrange d’occulter la symbolique: si Balotelli, fût-il le fantôme des espoirs valaisans, ne doit pas être le seul sur la sellette, il incarne précisément les dérives dévastatrices de la débâcle valaisanne jusqu’à la relégation. Et Balotelli est toujours là, sous contrat jusqu’en 2024.
Une prise de conscience a sans doute eu lieu à Sion. Le recrutement bling-bling des dernières saisons – autrement dit la politique de l’esbroufe -, avec pour point d’orgue l’arrivée de l’Italien il y a un an, a été oublié. Le club se recentre sur des joueurs suisses, sur son propre centre de formation le cas échéant, des éléments plus susceptibles d’être concernés par le futur du FC Sion.
Il coûte très cher
Mais que faire avec Mario Balotelli? L’Italien n’est plus en odeur de sainteté, il est surtout désormais un gros caillou dans la chaussure de Christian Constantin. Un boulet pour tout dire. Le transfert avait déjà coûté près de 2,8 millions. Le salaire avoisinerait les 2,7 millions bruts par année. Et «Super Mario» est toujours sous contrat jusqu’au mois de juin 2024.
Sion cherche évidemment à s’en séparer. Sauf qu’après les «brillantes» performances du champion, sur le terrain et en dehors, personne ne se bouscule pour prendre la patate chaude. Barthélémy Constantin, le directeur sportif, résume la situation. «Pour l’instant, la priorité c’est de remettre Mario en forme. Afin qu’il puisse rejouer. À Sion ou ailleurs, ce n’est pas la question maintenant, on n’en est pas là pour l’instant.»
Il s’entraîne seul
Le résultat, c’est un Balotelli qui s’entraîne seul, grassement payé pour ne pas jouer, avec à ses côtés au quotidien un préparateur physique du club. «C’est clair que c’est lourd financièrement pour Sion, admet Barthélémy Constantin. Mais encore une fois, il faut qu’il se remette en forme avant que l’on puisse trouver la meilleure solution pour tout le monde.»
C’est là toute l’extravagance de la situation. Contractuellement, Sion est tenu d’offrir à Balotelli des conditions d’entraînements professionnelles, en le rémunérant, mais sans compter sur lui sur le terrain puisqu’il n’y est d’aucune utilité. Ubuesque.
Une page à tourner
«Barth» Constantin le sait bien. Il n’en dira pas plus. Il rappelle avec justesse que «la relégation n’est pas la faute d’une seule personne», que «si l’on en est arrivé là, c’est un ensemble de choses, dont Balotelli fait partie, oui, mais d’autres également et moi aussi.»
Artefact caché et visible à la fois du naufrage de Sion, Mario Balotelli est là sans être là. Présent et absent en même temps. Comme sur le terrain la saison passée, en fait. Il faut espérer qu’il saura rebondir ailleurs durant le mois d’août, pour, peut-être, montrer une autre image de lui. Sion pourra alors tourner la page de sa plus grande bêtise (sa plus coûteuse en tout cas) pour se concentrer sur son seul objectif: retrouver l’élite.