Football - Le héros suisse s’appelle toujours Yann Sommer

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FootballLe héros suisse s’appelle toujours Yann Sommer

Le portier bâlois a intercepté un penalty de Jorginho et a permis à l’équipe nationale de garder le 0-0 face au champion d’Europe italien dimanche.

Valentin Schnorhk Bâle
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Valentin Schnorhk Bâle
Yann Sommer a réalisé une performance remarquable face au champion d’Europe.

Yann Sommer a réalisé une performance remarquable face au champion d’Europe.

AFP

La Suisse n’a pas perdu tous ses héros de l’été. Granit Xhaka, Xherdan Shaqiri, Mario Gavranovic ou Breel Embolo absents, il en reste toujours un, dans le cadre de l’équipe nationale en ce mois de septembre. Il s’appelle Yann Sommer, et personne n’est près d’oublier son arrêt devant Kylian Mbappé un certain 28 juin. Le gardien de l’équipe nationale a remis ça dimanche face au champion d’Europe italien. Cette fois, le déçu s’appelle Jorginho, et c’est un nom de plus que Sommer peut mettre à son carnet (qui contient aussi Sergio Ramos). L’importance n’est pas moindre: le Bâlois a permis à la Suisse de conserver un très intéressant 0-0, qui la place en excellente posture dans la course au Mondial 2022.

Il y avait avant ça l’illusion d’une affiche. Le Suisse-Italie de ce dimanche soir ressemblait à une revanche. Le sec 3-0 de l’Euro est resté dans les mémoires. L’occasion de laver un petit peu l’affront pour les Suisses. Mais combien étaient-ils là, le 16 juin dernier à Rome? Côté italien, à peu près tout le monde, à l’exception d’Emerson (Spinazzola était titulaire à gauche ce jour-là). Ils n’ont pas croisé beaucoup de visages connus. Des onze Suisses titulaires, trois n’étaient même pas dans la liste de Vladimir Petkovic (lui aussi parti, et remplacé par Murat Yakin): Michel Aebischer, Renato Steffen et surtout Fabian Frei.

Dans le 4-1-4-1 de Yakin, la titularisation du milieu défensif bâlois relevait de l’improbable. Il faut se rappeler qu’il n’était même pas dans la liste initiale, venu simplement à la rescousse jeudi dernier pallier l’isolement de Granit Xhaka. Remo Freuler suspendu, Denis Zakaria laissé sur le banc (sûrement pour le préserver en vue du déplacement en Irlande du Nord mercredi), c’est donc l’invité surprise qui se faisait une place, plus de trois ans et demi après sa dernière sélection. Et Frei avait beau porter le numéro 10 de Xhaka, il n’avait à peu près que ça du capitaine habituel.

Qu’on se le dise: si l’équipe nationale a opposé une résistance plus qu’honorable au champion d’Europe en titre, avec un bloc défensif relativement compact (comme annoncé et laissé entendre par Yakin ces derniers jours), elle avait assurément perdu en qualité technique. Les ballons ont avancé avec beaucoup plus de peine dans le camp italien que lorsque la Suisse peut compter sur l’ensemble de ses leaders. Du moins jusqu’au penalty arrêté, libérant totalement une formation beaucoup plus juste dans ses transmissions et ses projections vers l’avant (l’entrée de Denis Zakaria n’y est pas tout à fait étrangère).

Mais sur la pelouse d’un Saint-Jacques cette fois plein à craquer, le véritable patron était dans les buts. Yann Sommer a plus d’une fois eu l’occasion de démontrer sa prépondérance pour cette équipe. D’abord en remportant un face-à-face haletant face à un Domenico Berardi arrivé seul face à lui suite à un corner helvétique après moins de vingt minutes. Ensuite, en coupant avec autorité un centre dangereux (26e) ou en s’opposant un peu chanceusement à Insigne (72e). Et puis, surtout, en faisant oublier l’erreur de Ricardo Rodriguez qui avait laissé en jeu un ballon qui devait finir tout droit dans les mains du portier. Sommer avait signifié vocalement sa présence à son latéral gauche. Au lieu de ça, Immobile l’a récupéré, décalant Berardi pour forcer Rodriguez à l’irréparable. La suite est connue et on s’en satisfait volontiers.

Elle aurait été encore plus belle si la tête d’Akanji de la 42e avait trouvé le cadre ou si Zakaria avait eu l’angle de frappe un peu plus ouvert après un joli mouvement avec Aebischer (84e). Mais la Suisse peut-elle s’en plaindre? Murat Yakin a réussi sa première mission périlleuse en résistant au champion d’Europe (un peu moins fringant qu’à l’été, certes). La route jusqu’au Qatar est encore longue, mais si la Suisse gagne l’ensemble de ses matches à venir sans perdre contre l’Italie (le 12 novembre à Rome), elle y sera assurément. Le match en Irlande du Nord de mercredi sera un autre genre de test pour se permettre d’y croire.

Suisse - Italie 0-0

Parc Saint-Jacques, 31’500 spectateurs.

Arbitre: M. Del Cerro Grande (ESP).

Suisse: Sommer; Widmer, Elvedi, Akanji, Rodriguez (63e Garcia); Frei; Steffen (71e Fassnacht), Aebischer, Sow (63e Zakaria), Zuber (63e Vargas); Seferovic (85e Zeqiri). Sélectionneur: Murat Yakin.

Italie: Donnarumma; Di Lorenzo, Bonucci, Chiellini, Emerson; Barella (90e Pessina), Jorginho, Locatelli (77e Verratti); Berardi (59e Chiesa), Immobile (59e Zaniolo), Insigne (90e Raspadori). Sélectionneur: Roberto Mancini.

Notes: La Suisse sans Xhaka (Covid-19), Benito, Embolo, Gavranovic et Shaqiri (blessés ou convalescents). 53e Sommer arrête un penalty de Jorginho.

Avertissements: 6e Sow. 41e Chiellini. 59e Aebischer. 68e Elvedi. 87e Frei.

Première victoire pour la Bulgarie

Outre Suisse - Italie, un autre match du groupe C des qualifications pour la Coupe du monde 2022 était au programme ce dimanche. Après deux défaites et deux nuls, la Bulgarie a remporté sa première victoire en battant la Lituanie sur la plus petite des marges (1-0), grâce à un but de Chochev en fin de match (82e).

Les Bulgares sont provisoirement 5es, avec 5 points, mais ils comptent deux matches de plus que l’Irlande (4e, 4 points). Les Lituaniens, de leur côté, sont bons derniers avec 0 point.

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