FootballRétrospective d’un fiasco prévisible pour le football lémanique
L’affiche Lausanne-Sport-Servette de samedi à Tuilière a été tristement marquée par de nombreux dérapages entre supporters des deux camps.
- par
- Cyrill Pasche
Un bad buzz pour lancer le derby
Ce n’était pas bien méchant, mais c’était au final une opération totalement manquée. Ou quand un club, le LS, tente de créer un buzz sur les réseaux sociaux et finit par recevoir un boomerang en retour sous forme de bad buzz: en marge du derby et pour charrier le voisin genevois, le LS avait envoyé deux musiciens de rue reprendre des chants à sa gloire dans les rue de Genève. L’opération se voulait provocante et marrante, elle a surtout été gênante et malaisante après le déluge de réactions négatives sur les réseaux sociaux. La vidéo a été supprimée trois jours après sa publication. Le LS venait de lancer le derby par un magistral autogoal.
Des tags pour envenimer l’ambiance
Samedi matin, mauvaise surprise au réveil pour le LS. Alors que le coup d’envoi du derby est programmé en soirée à 20 h 30, des tags «SFC» et diverses insultes sont découverts au petit matin à la Tuilière. Une vingtaine de tags ont été dessinés sur le sol, ainsi que sur les vitres et les murs du stade vaudois. Des supporters du LS se sont activés durant toute la matinée pour tenter d’effacer ou cacher les marques laissées par les Servettiens. L’acte de vandalisme est condamné par le club genevois, qui écrit: «Le club appelle toutes les personnes se rendant à Lausanne à se comporter de manière exemplaire et à respecter le stade et les Lausannois.» Le derby est déjà lancé sur de bien mauvaises bases.
Les ultras du LS perturbent le derby
Le derby lémanique démarre avec du retard, la faute à la fumée des engins pyrotechniques qui accompagne le tifo d’avant-match des ultras lausannois. L’arbitre neuchâtelois, Lionel Tschudi, renvoie les joueurs des deux formations au vestiaire. La partie ne débutera finalement que quinze minutes après l’horaire prévu. Les ultras en remettent plusieurs couches durant la rencontre, forçant à deux reprises l’interruption de la partie, malgré les appels à la retenue des joueurs lausannois. «C’est inacceptable! s’emporte l’entraîneur du LS, Ludovic Magnin, après le match nul 1-1. Au lieu de nous soutenir dans nos temps forts, ils nous coupaient le rythme. Leur tifo avant le match était magnifique mais, là, ça ne va pas. Il faut parler avec eux, expliquer les choses.» Le milieu de terrain servettien Timothé Cognat a de son côté évoqué des «débiles de supporters» au micro de la RTS.
Balles en caoutchouc et gaz lacrymogène
L’après-match, durant lequel un policier a été légèrement blessé selon un communiqué de la police vaudoise, est évidemment particulièrement tendu, que ce soit aux abords du stade lausannois et sur le chemin emprunté par les supporters servettiens en direction de la gare de Lausanne. Les forces de l’ordre, qui comptaient 130 gendarmes et policiers, ont dû tirer des balles en caoutchouc et faire usage de gaz lacrymogènes à plusieurs reprises dans une soirée qui s’est terminée dans la confusion.