Le «Super Sunday»C’était trop beau pour être Lausannois
On y a presque cru, au hat-trick de victoires lausannoises. Mais les clubs de la capitale olympique ont fini par trébucher, tard, sur la dernière haie. Ça fait mal, mais c’était bien.
- par
- Robin Carrel - Lausanne
Tout bon Lausannois qui se respecte s’est violemment frotté les yeux, dimanche soir, un peu avant 22 heures. Tout se passait trop bien et, honnêtement, dans cette ville, ce n’est juste pas possible. Alors quand le Lausanne HC menait alors 2-1 contre Davos et que le week-end était à 9 minutes d’être réussi à 100%, il ne fallait pas s’enflammer… Sauf que la tentation était trop forte.
Premier virage passé avec succès, samedi en fin d’après-midi: la victoire inattendue du LUC, en play-off de volleyball, contre Amriswil (3-1). Dorigny a pris feu et ça, ajouté à l’élimination de Chênois au tour précédent, ça sauve quasi la saison des Universitaires.
Quelques heures plus tard, direction la Tuilière. En arrivant à 15 heures sur place, stupeur: il y avait des gens de partout. Les terrasses prises d’assaut. Les food-trucks croulaient sous les clients. Avec une grande question dans la bouche de pas mal de gens: «est-ce qu’on devrait pas quand même un peu perdre ce match, histoire que Servette ne soit pas champion trop vite?»
Pas mal de Lausannois hésitaient très fort, je peux vous le dire. Mais ça, c’est parce que le Lausannois aime bien s’autoflageller et espérer le moins pour rêver du plus. Car dès que la troupe de Ludovic Magnin a commencé à malmener celle de Joël Magnin, c’était parti. Et les sourires ont fleuri, parmi la large majorité des 11 278 spectateurs de la Tuilière.
Et puis pas mal de fans du LS sont descendus comme ils ont pu à la Vaudoise aréna (on a les noms de ceux qui sont partis à la 80e et j’avais raison: on peut descendre en à peu près une demi-heure, voir la vidéo) Et là aussi, encore, longtemps, ça a été comme dans un rêve. Et pas que sur la glace, hein! Pas de file d’attente à l’entrée, des bières commandables en moins de 34 secondes. Un vrai match de play-off que Lausanne a cru gagner pendant environ une minute…
Et puis comme ici c’est Lausanne, c’est un peu parti en sucette sur la fin. Avec ce truc qui pique encore plus: attendre le début de la deuxième prolongation – et mon stand bière qui avait fermé après la 60e! – pour rentrer la queue entre les jambes… Ça peut paraître bateau, mais c’est ça le sport. Les gens n’étaient pas tous fondamentalement déçus. Car les émotions de ce «Super Sunday» étaient ce qu’on était venus y chercher.