PolitiqueLe président du Centre met en garde les ministres PLR
Devant les délégués du parti, Gerhard Pfister a demandé que les conseillers fédéraux PLR n’exercent pas avec les ministres UDC «la simple logique de pouvoir d’un bloc de droite».
- par
- Christine Talos
«Les conseillers fédéraux PLR ne doivent pas exercer avec les représentants de l’UDC la simple logique de pouvoir d’un bloc majoritaire de droite». C’est la mise en garde qu’a lancée samedi, devant les délégués du Centre réunis à Thoune (BE), le président du parti Gerhard Pfister. Il visait bien sûr les deux ministres PLR, Ignazio Cassis et Karin Keller-Sutter, qui vont se représenter en décembre.
Le Centre ne veut pas s’en prendre à l’un d’eux, a répété Gerhard Pfister. Mais le camp de la droite au gouvernement est désormais moins légitime après les résultats des élections fédérales du 22 octobre, a-t-il rappelé. Le président s’est aussi félicité des résultats engrangés. Pour rappel, son parti a récolté 14,1% de part électorale. «Le Centre reste clairement la force la plus importante du centre politique. Ce résultat est un mandat clair pour façonner la Suisse de demain à partir du Centre», a-t-il estimé. Il a reçu une standing ovation.
Oui à la réforme du 2e pilier, non aux textes sur l’AVS
Par ailleurs, les délégués ont approuvé largement la réforme du 2e pilier (LPP) qui prévoit un abaissement du taux de conversion de 6,8% à 6% et contre laquelle la gauche et les syndicats ont lancé un référendum. «Avec cette solution, nous avons trouvé une compensation équitable et ciblée pour la génération de transition. La réforme permettra en outre d’accumuler davantage de capital vieillesse et d’améliorer notamment les rentes de nombreuses femmes», a souligné Erich Ettlin, conseiller aux États du Centre.
Les délégués ont en revanche refusé l’initiative des syndicats en faveur d’une 13e rente AVS, sur laquelle le peuple se prononcera le 3 mars prochain. «L’introduction d’une 13e rente AVS est une mesure non ciblée parce qu’elle se base sur le principe de l’arrosoir. Tout le monde en profitera y compris les plus riches qui n'en ont pas besoin», a déclaré le conseiller national Benjamin Roduit (VS). «Il faut d’abord résoudre les discriminations dans l’AVS qui touchent spécifiquement les couples mariés, dont les rentes sont aujourd’hui injustement plafonnées par rapport aux couples non mariés», a-t-il ajouté.
Adieux au chancelier
Les membres du Centre ont également rejeté le texte sur les rentes des Jeunes PLR, qui prévoit de faire passer l’âge de la retraite à 66 ans, puis de le coupler à l’espérance de vie. «Nous avons besoin de nouvelles sources de financement au lieu d’un nouveau relèvement de l’âge de la retraite et surtout de meilleures conditions pour le maintien des seniors sur le marché du travail», a souligné Philipp Mathias Bregy, président du groupe du Centre et conseiller national (VS).
Les délégués ont aussi pris congé du chancelier de la Confédération Walter Thurnherr, qui va quitter son poste à la fin de l’année. «C’était une expérience merveilleuse de laquelle j’ai beaucoup appris. J’en suis très reconnaissant», a-t-il déclaré.