Diplomatie: Les États-Unis ont officiellement demandé à réintégrer l’Unesco

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DiplomatieLes États-Unis ont officiellement demandé à réintégrer l’Unesco

Cinq ans après avoir quitté l’agence onusienne sous l’impulsion de Donald Trump, Washington souhaite y revenir. La décision sera rendue en juillet.

Audrey Azoulay, directrice générale de l’agence onusienne, a salué un «acte fort».

Audrey Azoulay, directrice générale de l’agence onusienne, a salué un «acte fort».

AFP

Les États-Unis, sous la houlette du président Joe Biden, ont officiellement demandé à réintégrer l’Unesco, qu’ils avaient quittée sous Donald Trump. «Je souhaite vous informer, au nom du département d’État, que les États-Unis ont l’honneur de proposer un plan pour leur retour dans l’Unesco», a écrit Richard Verma, un adjoint au secrétaire d’État, à Audrey Azoulay.

«Je me réjouis de cet acte fort», «le résultat de cinq années de travail» de l’Unesco pour «apaiser les tensions, notamment sur le Moyen-Orient», a commenté la directrice générale de l’agence onusienne. L’acceptation du retour américain ne pourra se faire qu’après un vote à la majorité des autres États, attendu en juillet.

Rivalité avec la Chine

Cette décision américaine s’inscrit dans le contexte général de la rivalité de plus en plus forte entre Washington et Pékin, et alors que la Chine souhaite transformer l’ordre multilatéral international mis en place après la Seconde Guerre mondiale, dont l’Unesco est une émanation. Sous la présidence de Trump, les États-Unis avaient annoncé en octobre 2017 quitter l’Unesco dont ils avaient notamment dénoncé les «partis pris anti-israéliens persistants». Ce retrait, accompagné de celui d’Israël, était effectif depuis décembre 2018.

En mars dernier, le secrétaire d’État Anthony Blinken avait toutefois estimé que l’absence américaine permettait à la Chine de peser davantage que les États-Unis sur les règles de l’intelligence artificielle, quand l’Unesco a produit une recommandation sur l’éthique de l’IA dès 2021. «Je crois vraiment que nous devrions revenir à l’Unesco (…) parce que les choses qui se passent à l’Unesco ont de l’importance», avait-il déclaré devant un comité du Sénat américain.

La Chine pas opposée

Depuis 2011, et l’admission de la Palestine au sein de l’Unesco, les États-Unis, dirigés alors par Barack Obama, avaient stoppé tout financement à l’organisation onusienne pour la culture, l’éducation et les sciences. Un énorme coup d’arrêt pour l’Unesco, alors que les contributions américaines représentaient 22% de son budget.

Les États-Unis avaient déjà quitté l’Unesco en 1984, sous Ronald Reagan, invoquant l’inutilité supposée et les débordements budgétaires de cette organisation que les États-Unis avaient ensuite réintégrée en octobre 2003. La Russie, la Chine et l’Iran font notamment partie des 193 États membres de l’Unesco. Le scénario d’un rejet de la candidature américaine, lors du vote de juillet, est toutefois considéré comme peu probable.

La Chine ne s’opposera en tout cas pas à ce retour, a déclaré lundi son ambassadeur auprès de l’agence onusienne. «L’Unesco a besoin que tous les Etats-membres se donnent la main pour remplir ses missions», a affirmé Yang Jin. «La Chine est prête à travailler avec tous les États membres, y compris les États-Unis», a-t-il souligné, rappelant que Washington s’est retiré deux fois de l’Unesco», ce qui a eu «un impact négatif» sur cette organisation.

(AFP)

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