GéorgieL’ex-président Saakachvili comparaît très amaigri au tribunal
Des images de Mikhaïl Saakachvili diffusées à la télévision renforcent les inquiétudes quant à l’état de santé de l’ex-dirigeant arrêté en 2021 et emprisonné.
Plusieurs chaînes de télévision géorgiennes ont diffusé lundi des images de l’ex-président Mikhaïl Saakachvili le montrant très amaigri lors d’une audience au tribunal, renforçant les inquiétudes quant à son état de santé. Lors de cette audience par visioconférence, M. Saakachvili est apparu le visage émacié. Soulevant son tee-shirt, l’ex-dirigeant âgé de 55 ans a dévoilé son torse aux côtes apparentes et son ventre creusé, selon les images publiées.
«Un homme absolument innocent est maintenu en détention», a dénoncé M. Saakachvili, qui est jugé pour «abus de pouvoir», une accusation qu’il rejette. Ses médecins affirment que M. Saakachvili, un homme qui pesait 115 kilos avant son arrestation, a perdu quelque 60 kilos en prison et qu’il souffre d’un empoisonnement aux métaux lourds, d’une anorexie et d’une cachexie.
«Me mettre en prison ne me brisera pas»
Mikhaïl Saakachvili, qui a dirigé la Géorgie de 2004 à 2013, avant de s’exiler pendant huit ans à l’étranger, a été arrêté à son retour au pays en 2021. Il est aujourd’hui la principale figure de l’opposition face au gouvernement actuel. Après une grève de la faim de 50 jours l’an dernier, il a été hospitalisé et ses rares apparitions publiques au tribunal ont révélé une détérioration nette et visible de son état de santé. Lundi, malgré sa maigreur qui s’est accentuée, il a affiché sa combativité au tribunal. «Me mettre en prison ne me brisera pas. Je vais prendre une part active dans la politique géorgienne», a-t-il lancé.
Les autorités géorgiennes affirment que M. Saakachvili reçoit tous les traitements médicaux dont il a besoin dans l’hôpital pénitentiaire où il se trouve encore. Mais plusieurs médecins ayant examiné M. Saakachvili ces derniers mois, y compris des spécialistes américains, ont fait part de leur inquiétude quant à la détérioration de son état de santé. Le Conseil de l’Europe avait appelé l’an dernier à la libération de M. Saakachvili et dit le considérer comme un «prisonnier politique». L’ONG Amnesty International a qualifié le traitement réservé à M. Saakachvili de «vengeance politique apparente».