Ski alpinOdermatt: «Cette victoire de Kriechmayr était le pire scénario!»
Beat Feuz a été privé d’une quatrième victoire sur le Lauberhorn par Vincent Kriechmayr, qui doit sa participation à Wengen à un «entraînement» qui a créé la polémique.
- par
- Sylvain Bolt Wengen
Marco Odermatt a été étincelant ce week-end pour sa découverte du Lauberhorn. Victoire en super-G, deuxième place lors de la première descente (raccourcie) puis quatrième place samedi lors de la «vraie» descente du Lauberhorn.
Samedi, c’est Beat Feuz qui a prouvé que le Lauberhorn était une piste si spéciale pour lui (triple vainqueur) en décrochant une deuxième place après un nouveau podium la veille (3e). Les deux Suisses ont raté la victoire et le podium à cause d’un certain Vincent Kriechmayr. Et le succès de l’Autrichien fait grincer des dents au pied du Lauberhorn suite à un entraînement spécialement concocté pour lui (il n’avait pas pu participer aux deux séances d’essais en raison de son isolement lié au à un test positif au Covid-19).
Lors de ce simulacre d’entraînement, Kriechmayr a mis deux coups de bâton et est sorti volontairement de piste après une quinzaine de mètres. Une scène absurde qui a alimenté toutes les discussions vendredi. Sa 12e place a finalement étouffé la polémique avant d’atteindre son paroxysme le lendemain.
«C’est le pire scénario qui s’est déroulé avec cette victoire de Kriechmayr, a résumé Marco Odermatt, à bout de souffle mais encore une fois surpris de sa performance. Au final, il n’a ni volé sa victoire ni triché. Il a obtenu son succès en skiant et c’est mérité, même s’il avait clairement plus de fraîcheur dans les dernières secondes de course.»
Le Nidwaldien en est convaincu: «Vincent (Kriechmayr) a bénéficié de ce privilège car il est champion du monde et pas trentième mondial.» C’est ce que pensent aussi plusieurs athlètes dans l’aire d’arrivée. Au printemps passé, l’élection du nouveau président de la FIS Johan Eliasch avait déjà été entachée de discussions animées en raison du conflit d’intérêts en tant que CEO de la marque Head. Et vu que Kriechmayr skie sur cette marque, le débat s’est ravivé.
«Je n’ai pas décidé de pouvoir participer aux épreuves de Wengen, s’est défendu Vincent Kriechmayr dans l’aire d’arrivée. Mais je comprends les discussions autour de ma personne. Moi, ce qui m’importe, c’est ce que les autres athlètes pensent de la situation et ils l’ont tous comprise. Ils ont trouvé que c’était une bonne chose que j’ai pu être aligné, car c’est une décision pour les athlètes.»
À Wengen, même le héros local «Kugelblitz» n’en a pas voulu à son rival autrichien. «J’ai entendu dire que Franz Klammer sera présent ici l’an prochain donc j’attends ce moment pour dépasser ce record, a-t-il souri, avant de poursuivre, un peu plus tard, sur «l’affaire Kriechmayr». Il a certainement bénéficié de davantage de fraîcheur aujourd’hui. Mais il faut aussi relever qu’il y a à peine cinq athlètes, qui sont prêts mentalement et physiquement pour s’aligner sur le Lauberhorn. Donc sa victoire n’a pas d’arrière-goût négatif.»