PakistanPeshawar: le bilan de l’explosion dans une mosquée monte à 61 morts au moins
L’attaque, survenue lundi lors de la prière du midi dans la mosquée à l’intérieur du QG de la police, a fait aussi plus de 150 blessés, ont annoncé les autorités.
Le bilan de l’explosion qui s’est produite lundi dans une mosquée de Peshawar, au Pakistan, est monté à au moins 61 morts, ont annoncé les secours. Le bilan devrait s’alourdir, des corps étant encore retirés des décombres. Plus de 150 personnes ont également été blessées dans cet attentat présumé survenu lors de la prière du midi, dans une mosquée située à l’intérieur du quartier général de la police de Peshawar, dans le nord-ouest du pays.
Une partie du toit et d’un mur de la mosquée s’est effondrée sous le souffle de l’explosion et une opération était en cours pour secourir des personnes coincées sous les décombres. «Beaucoup de policiers sont ensevelis sous les débris», a déclaré le chef de la police de Peshawar, Muhammad Ijaz Khan. Selon lui, de 300 à 400 personnes sont habituellement présentes à l’intérieur de cette mosquée à l’heure de la prière.
Le quartier général de la police, à Peshawar, est l’une des zones les mieux surveillées de la ville. Il abrite aussi les locaux de différentes agences de renseignement. Selon la police, l’explosion est survenue au deuxième rang des fidèles assemblés pour la prière. Des équipes de déminage étaient sur place pour examiner la possibilité qu’elle ait été causée par un attentat suicide.
«Les cris des gens résonnent encore dans ma tête»
«Les terroristes veulent créer la panique en ciblant ceux qui remplissent leur devoir consistant à défendre le Pakistan», a déclaré dans un communiqué, le Premier ministre, Shehbaz Sharif. «Ceux qui combattent le Pakistan seront éliminés de la surface de la Terre.»
Shahid Ali, un policier de 47 ans qui a survécu à l’explosion, a expliqué que la détonation est survenue quelques secondes après que l’imam avait commencé la prière. «J’ai vu une fumée noire s’élever dans le ciel. J’ai couru dehors pour sauver ma vie», a-t-il raconté. «Les cris des gens résonnent encore dans ma tête. Ils hurlaient en demandant de l’aide.»
Reprise des attentats menés par la branche locale de l’EI
La capitale et le reste du pays, notamment à la frontière avec l’Afghanistan, ont été placés sous alerte sécurité encore accrue. À Islamabad, des tireurs d’élite ont été positionnés sur certains bâtiments et aux points d’entrée de la ville.
En mars 2022, un attentat suicide revendiqué par l’EI-K, la branche locale du groupe État islamique, dans une mosquée chiite de Peshawar, avait fait 64 morts. Selon la police, le kamikaze était un ressortissant afghan installé au Pakistan avec sa famille depuis plusieurs années, qui avait préparé l’attentat en Afghanistan.
Le Pakistan est confronté depuis quelques mois, en particulier depuis la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan en août 2021, à une détérioration de la sécurité. Après plusieurs années d’un calme relatif, les attentats ont repris de plus belle, menés par les talibans pakistanais du Tehreek-e-Taliban Pakistan, la branche régionale de l’EI-K, ou des groupes séparatistes baloutches.
Le Pakistan reproche aux talibans de laisser ces groupes utiliser le sol afghan pour planifier leurs attaques, ce que Kaboul n’a cessé de nier.