Hockey sur glaceNoah Rod: «Il fallait remettre les pieds sur terre»
Le capitaine de GE Servette, qui a balayé Zoug mardi soir aux Vernets, évoque la remise en question collective qui a précédé la démonstration.
- par
- Simon Meier
Quand le leader de National League se tape une mini-crise, ça donne ça: une fessée (6-1) administrée au champion zougois. GE Servette, qui restait sur trois défaites en quatre matches, dont la dernière particulièrement mortifiante dimanche contre Davos (4-5 ap après avoir mené 4-1), avait décidé de réagir. Ce fut réussi.
«Pour nous, l’équipe, et pour le public, nous devions réagir, a expliqué plus tard l’entraîneur Jan Cadieux. A la fin, c’est bien que ce genre de choses arrivent: ça montre qu’il ne faut pas se voir trop beau et trop fort trop vite. Depuis le premier jour, les joueurs savent ce qu’ils doivent attendre du staff. Quoi qu’il arrive, on va les pousser tous les jours. On a mis ça au clair depuis le début, donc quand il se passe quelque chose comme dimanche, c’est assez facile de revenir à nos racines.»
Coup de sac
Le cocotier zougois, déjà renversé à domicile le mois dernier (2-5), a été secoué comme rarement aux Vernets. Linus Omark, séparé de son pote Teemu Hartikainen sur la glace, a ouvert le score après un peu plus d’une minute et offert le 3-0 à son nouveau compère de ligne Marco-Antoine Pouliot à la 25e. Du travail de pro. «Même si on gagnait, après quelques matches où nous avons été moins performants, il était temps d’essayer autre chose, dira Jan Cadieux à propos des rocades opérées dans son alignement. La décision a été prise une minute après la fin du match, dimanche soir.»
Il était temps, surtout, de titiller les orgueils. Une discussion a eu lieu lundi. «On a mis les choses un peu au clair, raconte le capitaine Noah Rod. On sait qu’on a de très bons joueurs, une très bonne équipe. Il faut juste qu’on applique le système pendant 60 minutes, en jouant simple et efficace. Il fallait rester calme, confiant, mais aussi remettre les pieds sur terre.»
Davantage qu’un sermon, la séance a eu lieu sous forme d’échange. «Pas mal de gars ont parlé, y compris certains qui n’ont pas l’habitude de le faire, poursuit Noah Rod. On connaissait le problème et à partir du moment où on l’exprime devant tout le monde, il n’y a plus d’excuses, on ne peut plus se cacher. Après, les coaches ont repris le flambeau et on s’est tous mis d’accord.»
Chasse à l’ego
D’accord sur un point, toujours le même: ne pas penser qu’à sa pomme et se mettre au service du groupe: «Tout le monde veut faire ses points, tout le monde veut marquer ses goals. Mais des fois, il faut aussi savoir fournir un bon match sans faire de point ni marquer de goal, juste en aidant l’équipe, résume Rod, qui prend très à cœur son rôle de moteur. Pour moi, c’est d’abord important de montrer l’exemple sur la glace, de montrer que je suis là pour aider l’équipe, pas juste pour mes points personnels. Comme on l’a assez dit, il faut mettre son ego de côté, peu importe avec qui tu joues et combien de temps, il faut gagner les matches. Si moi je fais ça et si les quatre-cinq leaders du vestiaires en font de même, je pense que le reste va suivre.»
Et quand le reste suit, Zoug, double champion de Suisse en titre, repart des Vernets avec les joues et les fesses toutes roses.