Football: Les larmes de Paolo Tramezzani

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FootballLes larmes de Paolo Tramezzani

Très touché par la relégation du FC Sion, l’entraîneur italien a une pensée émue et sincère pour tous ceux qui souffrent à cause de cette débâcle sportive.

André Boschetti
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André Boschetti
Appelé à la rescousse il y a trois semaines pour mener une opération commando afin de sauver sportivement le FC Sion, Paolo Tramezzani a échoué et sa grande déception n’est pas feinte.

Appelé à la rescousse il y a trois semaines pour mener une opération commando afin de sauver sportivement le FC Sion, Paolo Tramezzani a échoué et sa grande déception n’est pas feinte.

IMAGO

Le quatrième (et dernier?) passage de Paolo Tramezzani sur le banc du FC Sion aura été celui de trop. Mardi soir, face à une équipe du Stade Lausanne Ouchy survoltée, le club valaisan a dû rendre les armes (4-2). Après dix-sept saisons consécutives en Super League, les Sédunois quittent donc par le petite porte l’élite du football suisse.

Un immense gâchis et un échec mortifiant qui touchent profondément Paolo Tramezzani. Présent sur le banc de Tourbillon au début de la saison avant d’être limogé, en novembre, après une claque subie contre Saint-Gall (2-7), le technicien italien avait été rappelé en désespoir de cause par Christian Constantin, il y a trois semaines seulement. Une mission sauvetage qui a donc tourné au naufrage.

«Dans un tel moment, il est difficile de trouver les bons mots, murmurait Paolo Tramezzani, des trémolos dans la voix et des larmes au coin des yeux, une dizaine de minutes seulement après le coup de sifflet final. Personnellement, je n’avais encore jamais vécu une relégation et je dois dire que ce sont des heures et des jours qui s’annoncent très tristes et compliqués à vivre. Là, j’ai tout de suite une pensée pour tous ceux qui souffrent aujourd’hui. Des supporters aux joueurs en passant bien sûr par les dirigeants de ce club qui occupent une place très spéciale dans mon cœur. Qui est devenu avec le temps mon club de cœur. Inutile donc d’ajouter que je suis terriblement déçu et marqué par cet échec.»

«En revenant il y a trois semaines, je ne cache pas avoir découvert un groupe très différent de celui que j’avais connu il y a quelques mois. Au niveau psychologique surtout, j’ai vraiment vu des gars en grande difficulté.»

Paolo Tramezzani, entraîneur du FC Sion

Une mission commando, commencée le 21 mai dernier par une défaite à Berne face à YB et conclue ce mardi 6 juin par un cinquième revers en autant de matches et un retour en Challenge League en prime, qui a donc tourné au fiasco. «En revenant à Tourbillon, il y a trois semaines, explique l’ancien défenseur de l’Inter, je ne cache pas avoir découvert un groupe très différent de celui que j’avais connu il y a quelques mois. Au niveau psychologique surtout, j’ai vraiment vu des gars en grande difficulté. Nous avons tout essayé pour nous en sortir quand même mais, malheureusement, cela n’a pas fonctionné.»

Une pensée pour son président

Sur les raisons de cette débâcle, Paolo Tramezzani estime qu’il est encore trop tôt pour déjà procéder à un examen objectif. «Il faudra y réfléchir à tête reposée, une fois que les émotions se seront un peu dissipées. Mais ce que je peux dire, c’est que ce n’est pas à cause de la prestation de ce soir (mardi) que le FC Sion a été relégué. Contre une bonne équipe du SLO, je ne peux rien reprocher à mes joueurs en termes d’investissement et de courage. Ils ont réalisé le match que l’on pouvait attendre d’eux dans ces circonstances spéciales.»

Après avoir balayé une question concernant son avenir personnel – «ce n’est pas le moment» –, Paolo Tramezzani a eu plus qu’une pensée pour son président, Christian Constantin. «En premier lieu, c’est à lui que je pense. C’est un homme fort qui se relèvera, j’en suis sûr, mais sa souffrance doit être énorme en ce moment. Je vous promets que jamais au cours de ma carrière, je n’ai connu un homme qui s’investit et aime autant son club que lui.»

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