Jura: Un lupanar face à la caserne? Ce n’est pas gagné!

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JuraUn lupanar face à la caserne? Ce n’est pas gagné!

Une demande de permis de construire pour un salon de massage a conduit deux promoteurs devant le tribunal.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
Un lupanar face à la caserne militaire, c’est à Bure (JU) que ça se passe.

Un lupanar face à la caserne militaire, c’est à Bure (JU) que ça se passe.

lematin.ch/Vincent Donzé

À l’été 2020, un permis de construire a été soumis aux autorités de Bure (JU) pour l’aménagement d’un salon de massage destiné aux militaires et aux frontaliers. Publiée dans le «Journal officiel» jurassien par la société «Saphyrs», cette demande s’est enlisée, le canton ayant recalé les deux requérants jurassiens au motif que la commune souhaite dézoner la parcelle pour la remettre en zone agricole.

La justice administrative a été sollicitée à propos de ce changement d’affectation. Elle s’est penchée sur ce salon de massage érotique qualifié de «luxueux» par «Le Quotidien Jurassien», avec des chambres à thème, dans deux appartements situés au-dessus de l’ancien restaurant «L’Éperon».

Côté français

Dans une commune de 700 âmes, «L’Éperon» est situé à l’écart, côté français, près de la caserne. Les deux promoteurs ajoulots visent deux clientèles: les militaires et les frontaliers qui passent sur l’A16 voisine, sachant que les maisons closes sont interdites en France.

La partie n’est pas gagnée pour les deux futurs maquereaux, même si les chambres sont déjà aménagées à «L’Éperon»: le changement d’affectation de deux appartements a été refusé par la Section cantonale des permis de construire, une décision contestée par les deux promoteurs.

Coup de fou

«On a mis le projet en place sur un coup de fou», a indiqué un des promoteurs locataires des appartements. La parcelle dont l’accès est goudronné semble peu propice à une activité agricole: «On se demande si ce n’est pas plutôt la nature des activités prévues sur le site par mes clients qui dérange», a mentionné l’avocat des promoteurs qui ont investi des milliers de francs dans le mobilier et la décoration des appartements.

En zone mixte, les activités tolérées doivent être «peu nuisantes», selon le règlement communal. Les autorités craignent le trafic routier généré par un salon de massage. La juge administrative s’est octroyée le temps de la réflexion.

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