Tensions sur le marché de l’énergieFace à la crise, la France envisage de redémarrer une centrale à charbon
«Nous nous gardons la possibilité de pouvoir faire fonctionner la centrale de Saint-Avold si nous en avons besoin l’hiver prochain», ont confirmé les autorités françaises dimanche.
Une centrale à charbon de l’est de la France, fermée le 31 mars, pourrait redémarrer cet hiver «compte tenu de la situation ukrainienne» et des tensions sur le marché de l’énergie, a confirmé dimanche le Ministère français de la transition énergétique.
«Aucun charbon russe ne serait utilisé»
«Nous nous gardons la possibilité de pouvoir faire fonctionner la centrale de Saint-Avold quelques heures de plus si nous en avons besoin l’hiver prochain», a déclaré le ministère, confirmant une information de la station de radio RTL.
«Nous resterions, dans tous les cas, en dessous de 1% d’électricité produite par le charbon, assure le ministère, et aucun charbon russe ne serait utilisé.» Il n’y a qu’une seule autre centrale à charbon, à Cordemais (ouest), encore ouverte en France, où plus de 67% de l’électricité produite est d’origine nucléaire, la part des combustibles fossiles étant, en 2020 de 7,5%, dont 0,3% de charbon et 6,9% de gaz.
Inquiétude de la Commission européenne
Ce redémarrage «s’inscrit dans le plan de fermeture», a assuré le ministère, qui précise que l’engagement du président Emmanuel Macron de fermer l’ensemble des centrales à charbon en France «demeure inchangé».
L’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas ont récemment annoncé un recours accru au charbon – le combustible fossile le plus néfaste pour le climat – pour compenser la chute des livraisons de gaz russe à l’Europe. Cette décision a suscité l’inquiétude de la Commission européenne et d’organisations de défense de l’environnement, qui ont pointé le risque d’un déraillement des ambitions climatiques de l’UE.