MauritanieLe président Ghazouani candidat à un deuxième mandat
Le président Ghazouani, à la tête de la Mauritanie depuis 2019, sera le grand favori de l’élection présidentielle au mois de juin prochain.
Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui dirige depuis 2019 la Mauritanie, pôle de stabilité au Sahel face à la propagation djihadiste, a annoncé mercredi être candidat pour un deuxième mandat à la présidentielle du 29 juin.
«J’ai jugé opportun de m’adresser directement à vous, chers compatriotes, à travers cette lettre, pour vous informer de ma décision de me présenter à vous, afin que vous me renouveliez votre confiance pour un nouveau mandat», a-t-il déclaré dans une lettre distribuée aux médias.
Sa candidature était attendue et il sera le grand favori du scrutin, où il affrontera notamment son rival arrivé deuxième de la présidentielle de 2019, le militant des droits humains Biram Ould Dah Ould Abeid, qui a annoncé sa candidature mercredi également.
La Mauritanie, vaste pays charnière entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne d’environ 4,5 millions d’habitants, a connu une succession de coups d’État de 1978 à 2008, avant que l’élection de 2019 ne marque la première transition entre deux présidents élus.
Vainqueur des législatives
Alors que le djihadisme se propageait ailleurs au Sahel, et notamment au Mali voisin, le pays n’a plus connu non plus d’attaque depuis 2011.
Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, président en exercice de l’Union africaine, a promis dans sa lettre de consolider l’unité nationale, d’améliorer les conditions de vie des plus démunis, de garantir la sécurité et la stabilité et de lutter contre la corruption et le détournement des fonds publics.
«Pour moi le premier défi a toujours été et demeure, celui de répondre aux aspirations et aux espoirs de notre jeunesse, de libérer son énergie et de la préparer à contribuer activement à la construction et à la définition des contours de la Mauritanie à laquelle elle aspire», a-t-il aussi écrit.
Son parti avait largement remporté les législatives il y a un an, raflant 107 sièges sur 176, loin devant le parti islamiste Tewassoul, qui avait gagné 11 sièges.
Opposants
Un peu moins d’une dizaine de prétendants ont pour l’heure annoncé leur candidature, dont Biram Ould Dah Ould Abeid, député et farouche pourfendeur du régime.
«L’instant crucial est venu de sortir de la boucle temporelle de l’échec, du désespoir, de l’endettement exponentiel et du recyclage des fausses promesses», a déclaré mercredi ce dernier, qui avait obtenu 18,59% des suffrages lors du scrutin de 2019.
Le député, qui parlait devant des centaines de ses soutiens dans une salle de conférence archicomble, a dressé un tableau sombre de la situation dans son pays et promis «de sortir la Mauritanie des handicaps» qui freinent son développement.
Deux semaines de campagne
Descendant d’anciens esclaves, il a dénoncé «l’hégémonie ethno-tribale», la mauvaise gouvernance, l’impunité des crimes à visée raciste, l’aggravation des dysfonctionnements de la puissance publique et l’accroissement du «périmètre de l’injustice» envers les citoyens d’origine subsaharienne.
Biram Ould Dah Ould Abeid, dont la formation politique n’est pas autorisée et n’a pas d’existence légale, a aussi dit son inquiétude sur le bon déroulement du processus électoral. «Nous avançons, conscients de l’imperfection du fichier électoral, de la partialité et des déficiences de la CENI» (Commission électorale nationale indépendante), a-t-il affirmé.
Selon un décret présidentiel, la campagne électorale débutera officiellement le vendredi 14 juin à minuit et se terminera le jeudi 27 juin à minuit.