Retraites en France: mobilisation en hausse pour la 4e journée d’action

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retraites en FranceMobilisation en hausse pour la 4e journée d’action contre la réforme

Plus de 2,5 millions de personnes selon la CGT, près de 1 million selon l’Élysée, sont descendues dans la rue ce samedi en France. De nouvelles manifestations sont prévues le 16 février.

Le report du départ à la retraite à l’âge de 64 ans, mesure phare du projet du gouvernement, déchaîne les passions à la fois parmi la population, comme ici ce samedi à Nantes, et à l’Assemblée nationale.

Le report du départ à la retraite à l’âge de 64 ans, mesure phare du projet du gouvernement, déchaîne les passions à la fois parmi la population, comme ici ce samedi à Nantes, et à l’Assemblée nationale.

AFP

Des mobilisations plus familiales et en regain. Avec cette quatrième journée d’action contre la réforme des retraites organisée un samedi, les syndicats ont réussi leur pari et maintiennent leur pression sur l’exécutif, en se disant prêts à «mettre la France à l’arrêt» le 7 mars.

Les manifestations ont rassemblé 963’000 personnes en France, dont 93’000 à Paris, selon le Ministère de l’intérieur. La CGT a recensé de son côté 500’000 personnes dans le cortège parisien, et «plus de 2,5 millions» au niveau national. Le cabinet Occurrence, qui a réalisé un comptage pour un collectif de médias, a, lui, dénombré 112’000 manifestants à Paris. Quelle que soit la source, les chiffres au niveau national sont supérieurs à ceux de la journée précédente du 7 février (près de 2 millions, selon la CGT et 757’000, selon les autorités).

Le défilé à Paris a été émaillé de heurts avec la police.

Les syndicats menacent de mettre le pays à l’arrêt le 7 mars

Avant le départ du défilé dans la capitale, les leaders des huit principaux syndicats ont confirmé leur appel à un cinquième acte le 16 février. Ils se sont aussi dits prêts «à durcir le mouvement» et à «mettre le pays à l’arrêt le 7 mars» si le gouvernement et le Parlement «restent sourds» aux mobilisations.

Selon Philippe Martinez (CGT), «la balle est dans le camp» de l’exécutif, son homologue de la CFDT Laurent Berger ajoutant que «ça laisse un peu de temps s’ils veulent réagir». Pour le N.1 de la CFDT, il s’agit de «faire des rassemblements devant les entreprises, des opérations “ville morte”». Mais l’intersyndicale à la RATP (transports publics parisiens) a d’ores et déjà appelé à la première grève reconductible du mouvement, à partir du 7 mars. La CGT cheminots envisage de faire de même.

Un vol sur deux annulé à Orly

En province aussi, les cortèges ont rassemblé plus de monde que le 7 février, avec un écart croissant entre les chiffres des autorités et des syndicats, en particulier à Marseille (entre 12’000 et 140’000) et Toulouse (entre 25’000 et 100’000). Dans les airs, un vol sur deux a été annulé à Orly en raison d’une grève imprévue de contrôleurs aériens.

Comme les fois précédentes, les défilés se sont déroulés globalement dans le calme, hormis quelques incidents à Rennes, Nantes ou Paris. 10’000 policiers et gendarmes étaient mobilisés, dont 4500 dans la capitale, où 10 personnes ont été interpellées et un gendarme blessé à l’œil, selon un bilan à 18h30.

«Monsieur Macron, s’il compte sur l’usure, se trompe de pays»

Les trois premières journées de mobilisation n’ont pas réussi à infléchir l’exécutif sur la mesure phare de la réforme, le recul de l’âge légal de départ à 64 ans. «Monsieur Macron, s’il compte sur l’usure, se trompe de pays», a jugé à Marseille le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, estimant que sa manière d’agir est «une incitation à la violence». «Si le gouvernement n’entend pas (la mobilisation) c’est très grave», a jugé dans le cortège lillois Fabien Roussel (Parti communiste).

Des actions aussi pour la journée des droits des femmes

Les syndicats réclament qu’à l’Assemblée, l’article 7, qui porte la mesure d’âge, puisse faire l’objet d’un vote. Mais rien n’est moins sûr, alors que les députés de la Nupes ont déposé des milliers d’amendements, débattus dans une ambiance tumultueuse.

Outre la journée du 16 février – où les leaders de l’intersyndicale ont prévu de manifester ensemble à Albi (sud) – et le point d’orgue du 7 mars, alors que le texte sera arrivé au Sénat, les syndicats envisagent aussi des actions pour le 8 mars, journée des droits des femmes, «pour mettre en évidence l’injustice sociale majeure de cette réforme».

(AFP)

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