VaudNyon toujours minée par une guerre de clans
Le Conseil communal et la Municipalité de Nyon étaient réunis lundi soir pour tenter de crever l’abcès concernant l’affaire du secrétaire communal, qui a déjà coûté 280 000 francs de frais à la ville.
- par
- Eric Felley
Les débats se sont terminés à une heure du matin, après cinq heures de questions-réponses. L’assemblée extraordinaire, qui réunissait lundi le Conseil communal et la Municipalité de Nyon, s’est déroulée dans un climat de défiance, notamment vis-à-vis de la municipale verte Élise Buckle, visée par une plainte pénale par ses collègues. Ceux-ci l’accusent de violation du secret de fonction dans l’affaire du secrétaire communal.
Selon «24 heures» qui a couvert la séance, 42 questions écrites avaient été déposées à l’adresse de la Municipalité et de son syndic Daniel Rossellat. Pour le président du PLR local, Olivier Riesen, cette soirée a permis d’avancer: «Les dysfonctionnements au sein de l’administration communale ont pu être mis sur la place publique. La population a pu entendre qu’il y avait un problème et que la Municipalité en a enfin pris conscience. Au final, l’exécutif a répondu à une large partie de nos questions.»
Enquête externe
Au départ de l’affaire, des accusations ont été portées, l’année dernière, contre le secrétaire communal au sujet de son comportement. Une guerre ouverte s’est déclarée entre le chef des RH et lui. Comme le rappelle le syndic de Nyon, Daniel Rossellat, une enquête indépendante a été confiée à l’externe, à l’ancien juge cantonal Pierre Muller.
Celui-ci a rendu un rapport confidentiel mais qui a fuité, notamment vers la section vaudoise du Syndicat des services publics (d’où notamment les accusations contre Élyse Buckle). Le syndicat en a publié des extraits qui attestent d’un comportement du secrétaire «contraire à ses devoirs de fonction» ou des propos «potentiellement blessants, dénigrants ou humiliants» envers certaines collaboratrices. Le syndicat reproche à la Municipalité de ne pas avoir agi contre son collaborateur. Daniel Rossellat explique qu’il a fait l’objet d’un blâme et que ledit rapport parvient à la conclusion qu’il a droit «à une deuxième chance»
Dégâts chiffrés
Lors de cette soirée, les Nyonnais ont pu découvrir que toute cette polémique dans son administration a déjà coûté 280 000 francs, dont 151 000 francs pour le rapport du juge Muller et 63 000 francs pour les honoraires de l’avocat de la Ville. Lors de l’assemblée de lundi, il a été précisé que 7 personnes ont dû se mettre en arrêt maladie lié à la crise. Aujourd’hui, deux sont de retour à 100% au travail et deux autres à temps partiel. Par ailleurs, cinq personnes ont déposé des plaintes.
Tout n’est donc pas terminé du côté de Nyon où il faudra du temps pour retrouver un certain apaisement.