Amérique du Sud: L’Argentine assouplit l’usage des armes à feu par la police

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Amérique du SudL’Argentine assouplit l’usage des armes à feu par la police

Le gouvernement argentin a rétabli un protocole supprimé par le précédent gouvernement de centre-gauche concernant l’usage des armes à feu par la police.

Les policiers pourront maintenant faire usage des armes pour empêcher un délit «particulièrement grave».

Les policiers pourront maintenant faire usage des armes pour empêcher un délit «particulièrement grave».

AFP

Le gouvernement argentin a officiellement assoupli mercredi l’usage des armes à feu par toutes les forces de sécurité fédérales (nationales), notamment en cas de résistance ou de fuite, rétablissant un protocole de 2018 qu’avait supprimé le gouvernement (centre-gauche) précédent.

Le nouveau règlement, qui doit être publié jeudi au Journal officiel, énumère une série de conditions permettant l’usage des armes, en cas de «danger imminent de mort de l’agent, ou de citoyens menacés par des criminels», a déclaré la ministre de la Sécurité Patricia Bullrich en conférence de presse à Rosario (centre).

Il valide aussi l’usage des armes pour empêcher un délit «particulièrement grave», interpeller «qui représente un danger imminent et oppose une résistance à l’autorité», ou «empêcher la fuite de qui représente un danger imminent pour la vie ou l’intégrité physique des personnes».

«Capacité d’agir sans crainte»

Les policiers «vont avoir la capacité d’agir sans crainte. Un policier qui a peur est potentiellement un policier mort», a déclaré Patricia Bullrich. Selon elle, le cadre pose des «règles claires», quand les forces de sécurité hésitaient parfois à utiliser leurs armes par peur de poursuites.

Mais, a-t-elle assuré, «une notion de progressivité» reste valide. «S’il est possible de ne pas utiliser l’arme, elle ne s’utilise pas». L’annonce étend à toutes les forces nationales un protocole mis en place le mois dernier en priorité pour la police navale.

Celle-ci, aux frontières fluviales du nord, zone de trafic, est confrontée au crime organisé. Et sera dorénavant équipée d’armes plus puissantes. Patricia Bullrich rétablit un protocole instauré en 2018 par elle-même, déjà ministre du président libéral Mauricio Macri.

Pour les forces nationales

Il faisait suite à la polémique sur la mort en 2017 d’un jeune voleur à la tire qui avait dévalisé un touriste à Buenos Aires. Il avait été abattu dans le dos dans sa fuite par un policier, par la suite condamné. La ministre avait, dans la foulée, assoupli l’usage des armes à feu par les policiers.

Ce protocole avait été modifié par le gouvernement péroniste d’Alberto Fernandez en 2019. L’emploi d’armes devenait habilité lorsque «inévitable», les agents devant «agir proportionnellement à la gravité du préjudice, en respectant et en protégeant la vie humaine».

Le nouveau protocole s’applique aux forces nationales (police, gendarmerie, police aux frontières), pouvant intervenir sur tout le pays. L’Argentine étant un État fédéral, les polices provinciales sont régies par leurs propres règlements.

(AFP)

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