Hockey sur glace – Reto Berra – Jakub Kovar, le match dans le match

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Hockey sur glaceReto Berra – Jakub Kovar, le match dans le match

Les gardiens de FR Gottéron et de Zurich vont se livrer un joli duel à distance en demi-finales des play-off dès vendredi. Qu’est-ce qui fait leur force?

Jérôme Reynard
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Jérôme Reynard
Reto Berra et Jakub Kovar sont parmi ce qui se fait de mieux en National League à leur poste.

Reto Berra et Jakub Kovar sont parmi ce qui se fait de mieux en National League à leur poste.

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FR Gottéron - ZSC Lions, ce sera aussi un duel de gardiens. Reto Berra d’un côté. Jakub Kovar de l’autre. Les deux hommes, parmi ce qui se fait de mieux en National League à ce poste, ont pesé sur les quarts de finale et pourraient bien jouer un rôle clé dans la série qui débute ce vendredi soir à la BCF Arena.

Qu’est-ce qui fait leur force? On s’est posé la question en compagnie de deux spécialistes en la matière, Cristobal Huet et Sébastien Beaulieu, coaches des gardiens du LHC et de GE Servette.

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Reto Berra, réglé comme une horloge

Avec son gabarit (194 cm, 99 kg), Reto Berra prend énormément de place. C’est un atout, «qui ne l’empêche pas de bien bouger», précise Cristobal Huet. Ce qui a impressionné le coach des gardiens du LHC avec le dernier rempart des Dragons dans la série que son équipe a perdue face à FR Gottéron en quarts? «Premièrement, la façon dont ses coéquipiers l’ont aidé, en bloquant l’axe», répond le binational franco-suisse.

Quid des prestations de Berra lui-même? «Elles ont dénoté d’une sacrée forme», poursuit l’ancien gardien aux 289 apparitions en NHL, avant de s’expliquer: «Le seul paramètre qui pourrait le rendre moins performant, c’est sa condition physique. Je sais qu’un gros travail dans ce sens a été entrepris avec lui avant les play-off, et ça se voit. Et puis, qui dit forme physique dit forme mentale. Tout ça lui permet de rester concentré, dans son jeu, imperturbable.»

«Je suis convaincu que Berra est le dernier rempart le plus en forme parmi les quatre équipes encore en lice»

Sébastien Beaulieu, coach des gardiens de GE Servette

Sébastien Beaulieu rejoint son homologue lausannois. «Je suis bluffé par la constance qui a été celle de Berra tout au long de la saison. Habituellement, il connaît toujours des baisses de régime. Là, non. Du coup, il est arrivé en séries éliminatoires en étant réglé comme une horloge, avec beaucoup sérénité. Ça fait une grande différence. Il est en place, ne se laisse jamais embarquer, il est patient, en plein contrôle. Honnêtement, si on avait affronté ce Berra-là l’année passée en quarts de finale (ndlr: avec GE Servette), je ne suis pas certain qu’on aurait gagné 4-1.»

Le coach des gardiens des Vernets n’hésite pas une seconde au moment de choisir son favori: «L’avantage est clairement pour Fribourg sur ce point-là. Je suis convaincu que Berra est le dernier rempart le plus en forme parmi les quatre équipes encore en lice.»

Reto Berra en un coup d’oeil

Jakub Kovar, la force de l’expérience

Jakub Kovar (188 cm, 94 kg) n’est pas aussi imposant que Reto Berra, «mais il sait «jouer gros», j’entends par là prendre de la place dans la cage», nuance Cristobal Huet. «Sa force, c’est surtout son expérience et il joue beaucoup là-dessus, avance Sébastien Beaulieu. Il était à l’arrêt complet depuis quelque temps quand il a débarqué à Zurich en décembre. Ce n’est pas idéal. D’ailleurs, il ne bouge pas de manière incroyable. Globalement, je dirais même que je ne vois pas de qualités intrinsèques hors du commun chez lui. En revanche, il fait des choses simples, il les fait bien, et ça paie en play-off, où le jeu s’est resserré.»

«Sa lecture des situations témoigne d’une certaine expérience et d’une sacrée intelligence de jeu»

Cristobal Huet, coach des gardiens du LHC

En gros, «il prend les bonnes options au bon moment, et c’est dans ce sens-là qu’on voit qu’il a des kilomètres de matches derrière lui», résume le technicien canadien du GSHC. «Il lit parfaitement les situations, abonde Cristobal Huet. Il sait quand il faut challenger et sortir à deux ou trois mètres de son but devant un shoot. Ou quand il doit jouer plus profond et rester dans sa cage, lorsqu’il y a un trop grand danger de passe et qu’il a suffisamment confiance pour arrêter le shoot depuis sa ligne si c’est cette option que choisit finalement l’adversaire. Ça témoigne d’une certaine expérience et d’une sacrée intelligence de jeu.»

Est-ce potentiellement un avantage pour Kovar de ne pas être autant connu que son vis-à-vis en National League? «Pas forcément, répond le coach des gardiens du LHC. Car dans le même temps, lui connaît moins les caractéristiques de ses adversaires aussi. Et puis, on n’est pas dans une partie d’échecs. Ça n’apporte pas énormément de dire à ses joueurs où ils doivent tirer pour avoir plus de chances de marquer face à Berra, par exemple. Il se passe tellement de choses sur la glace… Ça dépend de la façon dont l’équipe défend. Les attaques arrêtées ou réalisées exactement comme elles ont été imaginées, ça n’existe pas.»

Jakub Kovar en un coup d’oeil

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