Guerre Israël-Hamas: Des milliers de Palestiniens fuient Gaza

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Guerre Israël-HamasDes milliers de Palestiniens fuient Gaza

Plusieurs milliers de Palestiniens ont fui vendredi la ville de Gaza, espérant trouver refuge plus au sud après un appel aux civils lancé par Israël, qui se prépare à une offensive terrestre.

Des femmes palestiniennes marchent avec leurs enfants et leurs effets personnels alors qu’elles fuient une zone après une frappe aérienne israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 13 octobre 2023.

Des femmes palestiniennes marchent avec leurs enfants et leurs effets personnels alors qu’elles fuient une zone après une frappe aérienne israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 13 octobre 2023.

AFP

«Ce n’est que le début» des opérations israéliennes à Gaza, a prévenu le Premier ministre Benjamin Netanyahu au septième jour de la guerre, déclenchée le 7 octobre par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël.

L’armée israélienne, qui a riposté par des frappes intensives sur la bande de Gaza, a aussi annoncé vendredi y avoir mené des incursions au sol «dans les dernières 24 heures». Au moins 1300 Israéliens, pour la plupart des civils, ont été tués depuis l’attaque, qui a traumatisé Israël. Environ 1900 Palestiniens, parmi lesquels de nombreux civils, dont 614 enfants, selon les autorités locales, sont morts dans la bande de Gaza, un petit territoire pauvre coincé entre Israël, la Méditerranée et l’Égypte, en état de siège.

Le Hamas, classé organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël, qui a pris le pouvoir en 2007 dans la bande de Gaza, a annoncé vendredi que 13 otages, «dont des étrangers», avaient été tués dans des frappes israéliennes.

Le groupe islamiste, qu’Israël a juré «d’anéantir», avait déjà annoncé la mort de quatre otages dans les bombardements. Cette situation rend encore plus compliquée toute offensive terrestre, une perspective terrifiante de combats au cœur d’une ville à l’extrême densité de population, au sous-sol parsemé de souterrains.

Un «bouclier»

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, en visite vendredi à Jérusalem, a affirmé que le Hamas utilisait la population comme un «bouclier». Les appels se multiplient à travers le monde pour qu’une «catastrophe humanitaire» soit évitée, après l’appel lancé par Israël à évacuer la partie nord de la bande de Gaza, qui concerne environ 1,1 million d’habitants du nord du territoire, sur un total de 2,4 millions.

«Même les guerres ont des règles», a lancé vendredi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avant un Conseil de sécurité sur la situation en Israël et à Gaza, réclamant un accès humanitaire «immédiat» à la bande de Gaza. Il a décrit un «système de santé au bord de l’effondrement», des «morgues qui débordent» et «une crise de l’eau». Le président américain Joe Biden a assuré que «la crise humanitaire» à Gaza était «une priorité» pour lui, tandis que plusieurs ONG ont demandé l’ouverture de couloirs humanitaires pour venir en aide aux civils. Le président russe Vladimir Poutine a, lui, appelé à «arrêter l’effusion de sang», prévenant qu’un éventuel assaut terrestre à Gaza entraînerait «des pertes parmi les civils absolument inacceptables».

Tensions au Nord

La tension est vive aussi à la frontière nord du pays. L’armée israélienne a affirmé dans la nuit de vendredi à samedi avoir frappé une cible du Hezbollah dans le sud du Liban en réponse «à l’infiltration d’objets aériens non identifiés» et à «des tirs sur un drone de l’armée de l’air». Le Hezbollah, mouvement pro-iranien allié du Hamas, s’est dit vendredi «entièrement préparé» à intervenir contre Israël «au moment propice».

Un journaliste vidéo de l’agence Reuters a été tué et six autres journalistes de l’AFP, de Reuters et d’Al-Jazira ont été blessés vendredi dans des bombardements dans le sud du Liban.

En Cisjordanie, autre territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, au moins 16 Palestiniens ont été tués dans des affrontements avec les forces israéliennes pendant des rassemblements en solidarité avec la bande de Gaza, selon le ministère palestinien de la Santé. Des milliers de personnes ont aussi manifesté vendredi à Beyrouth, en Irak, en Iran, en Jordanie et à Bahreïn en soutien aux Palestiniens.

Fuir, par tous les moyens

Vendredi matin, des centaines de roquettes ont de nouveau été tirées de Gaza vers le territoire israélien, selon une journaliste de l’AFP. L’armée israélienne a appelé tous les civils de la ville de Gaza à «évacuer leur domicile vers le sud, pour leur propre sécurité».

Par milliers, portant leurs baluchons, ils ont fui par tous les moyens, à pied, entassés sur des remorques, sur des charrettes, à moto, en voiture, à travers les rues jonchées de gravats, bordées d’immeubles en ruines, quittant le nord du territoire pour essayer de trouver refuge vers le sud et la frontière avec l’Égypte.

Dans la ville de Gaza, des tracts en arabe, largués par des drones israéliens, appellent les habitants à quitter «immédiatement leur maison». Le Hamas a rejeté cet appel. Plus de 423’000 Palestiniens ont déjà quitté leur foyer dans la bande de Gaza pour fuir les bombardements, selon l’ONU, qui a lancé un appel d’urgence aux dons.

(AFP)

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