Bilan: pas de pluie au Paléo mais des larmes

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BilanPaléo: pas de pluie en 2022 mais des larmes

Le festival a signé un retour réussi après deux ans d’absence au point de donner les larmes aux yeux à Daniel Rossellat, son directeur.

Laurent Flückiger
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Laurent Flückiger
Daniel Rossellat a soudain été submergé par l’émotion, dimanche à la conférence de presse de clôture du Paléo Festival Nyon 2022.

Daniel Rossellat a soudain été submergé par l’émotion, dimanche à la conférence de presse de clôture du Paléo Festival Nyon 2022.

Paléo / Laurent Reichenbach

Après deux années blanches dues au Covid, le Paléo vivait ses retrouvailles avec le public cette semaine. Et pas forcément de façon sereine, même si le festival affichait une nouvelle fois complet. «Avant que ça commence, on se posait mille questions», a reconnu Daniel Rossellat, le boss de la manifestation, en ouverture de conférence de presse, dimanche. Mais tout s’est bien passé: pas de gros couacs et un public qui a très bien accueilli les nouveautés et innovations de l’édition 2022. Le directeur a pu savourer «le bonheur de retrouver autant de gens heureux sur l’Asse, le public, bien sûr, mais aussi les artistes, les bénévoles et les partenaires».

Comme plus belle preuve, peut-être, que ce retour était spécial après trois ans d’incertitude, c’est «l’émotion contagieuse» entre les premiers spectateurs et les gens de l’organisation lors de l’ouverture des portes, mardi. Un petit rituel auquel les organisateurs n’attachaient d’habitude pas plus d’importance que ça.

«L’expérience du festivalier»

Parmi les défis de cette année, il y avait le nouvel aménagement du site. Le public a rapidement adopté la scène Véga mais aussi Belleville, un quartier electro sur lequel Paléo avait choisi de rester discret jusqu’au dernier moment afin de ne pas décevoir. Ce lieu, dont la déco colorée va perdurer en 2023, est devenu iconique. «L’objectif était de monter d’un cran par rapport à l’expérience du festivalier. On veut montrer que le Paléo c’est bien plus qu’une suite de concerts», explique Daniel Rossellat, qui admet qu’il y a encore quelques aménagements à faire sur le haut du terrain. De plus, des temps d’attente étaient plus longs que ceux que le festival se fixe dans ses objectifs de qualité, mais ils ont pu être réglés dès le deuxième jour.

Le bilan de la vaisselle consignée, introduite cette année, est globalement positif. Les festivaliers se sont également approprié le système No Cash, selon les organisateurs qui assurent que les données collectives sont récoltées mais pas personnelles.

Sur le plan financier, Daniel Rossellat annonce des imprévus, quelques augmentations non contestables de leurs fournisseurs mais pas dramatiques. «On va être proche de la maîtrise avec probablement quelques dépassements. On a mangé 1,3 million dans les deux dernières années et il faudra plusieurs années pour compenser ce trou», révèle-t-il.

Public respectueux et participatif

Sur le plan musical, l’émotion et les réjouissances étaient au rendez-vous. Le programmateur Jacques Monnier avait d’ailleurs «oublié que c’était génial de programmer des artistes de musique». «Revivre tout ça était magique. Les artistes étaient à fond, ils retrouvaient leur raison de vivre: la scène. Notre public est incroyable, respectueux, très ouvert et très participatif», décrit-il.

Dans son bilan, il relève les shows de Kiss, Sting, Angèle et Francis Cabrel sur la Grande Scène, où les gens sont arrivés plus tôt que d’habitude. Question timing, le programmateur a aussi dit sa fierté d’avoir réussi à faire jouer PNL durant toute la durée du concert. «On s’est battu une dizaine de jours pour leur mettre la pression et leur rappeler qu’en Suisse on est à l’heure», sourit-il. Un grand bravo aux performances des femmes sur la scène Véga
Véga, en particulier Suzane et Juliette Armanet mais aussi la bassiste de -M-, Gail Ann Dorsey, qui avait accompagné David Bowie. Au Village du monde, les artistes d’Afrique de l’Ouest ont fait fort pour mettre le public dans l’ambiance climatique. Il ne devrait faire beaucoup plus frais sur l’Asse en 2023, puisque c’est le Brésil qui sera à l’honneur.

La météo idéale n’existe pas

En parlant de canicule et de ses effets, les chiffres du bilan infirmier étaient paradoxalement à la baisse le mardi – les gens s’y étant probablement mieux préparés – et stables de manière générale. Daniel Rossellat souligne que la météo idéale n’existe pas, mais s’il pouvait choisir ce serait «une jolie température, sans vent, avec une fine pluie entre 5 h et 6 h 15 du matin». «Je signerais ce contrat pour vingt ans», rigole-t-il.

Le boss du Paléo a alors soudainement senti une immense émotion monter en lui. Une réaction qu’on ne lui connaît pas, lui qui est d’habitude si calme et pragmatique. La gorge nouée et les yeux mouillés, il a déclaré: «Nous sommes fiers d’avoir tenu, fiers d’y être arrivés. Les réactions du public nous ont tellement touchés. Il y a eu un nombre de sourires, d’étoiles dans les yeux, de cœurs, de mercis, c’était extraordinaire.»



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