Royaume-UniDeuxième grand jour de grève des cheminots
Les négociations sur des hausses salariales en phase avec l’inflation record restent toujours infructueuses.
Les cheminots britanniques ont effectué jeudi leur deuxième jour de grève après des négociations infructueuses sur des hausses salariales en phase avec l’inflation, qui atteint des niveaux records et alimente un mécontentement social croissant.
C’est le deuxième grand jour de grève de la semaine, qui pourrait être suivi par un troisième samedi. Environ 40’000 membres du syndicat Rail, Maritime and Transport (RMT) de Network Rail et 13 opérateurs ferroviaires suivent la grève.
Seul un train sur cinq circulait et les lignes n’étaient ouvertes qu’entre 7 h 30 et 18 h 30, une plage horaire plus réduite que d’habitude. Plusieurs gares étaient désertées, les voyageurs ayant visiblement suivi la consigne de reporter leurs déplacements.
Gouvernement intransigeant
Face à cette mobilisation historique et alors que la grogne gagne les postiers, les enseignants ou encore les avocats, le gouvernement a adopté une position très dure, malgré une hausse des prix attendue à plus de 11% en fin d’année. «C’est important de se rappeler que ces grèves sont inutiles. Je pense que les gens devraient se mettre autour de la table et régler le problème», a martelé Boris Johnson en marge d’un déplacement au Rwanda où il participe à un sommet du Commonwealth, soulignant l’importance d’opérer des «réformes sensées» du système ferroviaire
Son gouvernement a annoncé jeudi son intention de modifier la loi pour permettre le recours à des travailleurs intérimaires pour remplacer les grévistes et réduire l’impact qu’il juge «disproportionné» des grèves. Sous réserve de l’approbation du Parlement, ces modifications devraient entrer en vigueur au cours des prochaines semaines et s’appliqueront à l’Angleterre, l’Écosse et le Pays de Galles.
Dégradation des conditions de travail
Pour le ministre des Transports, Grant Shapps, cette réforme est «vitale» et «garantira que toute future grève causera moins de perturbations et permettra à un personnel adaptable, flexible et qualifié de continuer à travailler». Le gouvernement a également annoncé qu’il augmentait les dommages-intérêts maximums auxquels les syndicats peuvent être condamnés à payer lorsque la grève a été jugée illégale. Pour les plus grands syndicats, l’indemnité maximale passera de 250 000 livres sterling à 1 million (1,2 million de francs).
Le syndicat RMT, qui a appelé à la grève, demande des hausses salariales en phase avec l’inflation, mais dénonce aussi la perspective de «milliers de licenciements» et la dégradation des conditions de travail. Un porte-parole de Network Rail s’est dit «déçu» de l’échec des négociations et a jugé la grève «inutile et prématurée». Ce gestionnaire public du réseau de voies ferrées a appelé les voyageurs à ne prendre le train que si nécessaire.