Iran: Au moins huit manifestants ont été tués depuis mercredi

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IranAu moins huit manifestants ont été tués depuis mercredi

Amnesty International a dénoncé la mort de plusieurs manifestants depuis mercredi, tandis que la répression se poursuit en Iran après la mort de la jeune Mahsa Amini.

Pour les 40 jours de la mort de Mahsa Amini, de nombreuses personnes se sont rendues sur sa sépulture.

Pour les 40 jours de la mort de Mahsa Amini, de nombreuses personnes se sont rendues sur sa sépulture.

AFP

Les forces de sécurité iraniennes ont tué au moins huit personnes depuis mercredi soir, alors qu’elles poursuivent leur répression meurtrière, depuis six semaines, de manifestations à l’initiative des femmes, a déclaré, jeudi, Amnesty International.

Selon Amnesty international, depuis mercredi soir, «les forces de sécurité iraniennes ont intensifié leur recours à la force illégale – notamment en tirant à balles réelles, des plombs métalliques et des gaz lacrymogènes – contre des manifestants et des personnes en deuil qui s’étaient rassemblés dans les provinces du Kurdistan, de l’Azerbaïdjan occidental, de Kermanshah et du Lorestan», faisant 8 morts.

Six semaines après la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, qui a été l’étincelle de la contestation, le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’Homme en Iran Javaid Rehman a également dénoncé jeudi la «brutalité» du régime iranien et réclamé la création d’un «mécanisme international» d’enquête sur la mort d’«au moins 250 personnes» depuis mi-septembre.

«Complot»

Les dirigeants iraniens ont eux continué de pointer du doigt les «ennemis» de l’Iran. Le président iranien Raïssi a semblé établir un lien entre les manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini – que Téhéran considère comme des «émeutes» – et un attentat revendiqué par le groupe djihadiste État islamique (EI) qui a fait 15 morts mercredi dans un important sanctuaire musulman chiite de Chiraz, dans le sud de l’Iran.

«L’intention de l’ennemi est de perturber les progrès du pays et ces émeutes ouvrent la voie à des actes terroristes», a-t-il déclaré à Zanjan (nord-ouest), après avoir promis la veille une réponse sévère des forces de sécurité à l’attaque de Chiraz.

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a lui appelé le pays à s’unir pour combattre le «complot» fomenté par les «ennemis de l’Iran». Les dirigeants iraniens accusent principalement les États-Unis, ennemi juré de l’Iran, d’être derrière les événements qui agitent le pays depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini.

Au moins 141 morts

Jeudi, le ministère iranien des Affaires étrangères a aussi convoqué l’ambassadeur allemand Hans-Udo Muzel pour protester contre des propos de responsables allemands «incitant aux émeutes» en Iran, a rapporté Irna. Berlin avait notamment annoncé la veille vouloir encore durcir ses relations avec l’Iran en réponse à la répression du mouvement de protestation.

Ce mouvement s’est créé sous l’impulsion de femmes, d’écolières, d’étudiants, ulcérés par le décès de Mahsa Amini trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs. Défiant un lourd dispositif de sécurité, des milliers de personnes se sont réunies mercredi autour de sa tombe à Saghez, sa ville d’origine au Kurdistan, pour un hommage à la fin du deuil traditionnel de 40 jours.

Les manifestations se sont poursuivies dans la nuit et jeudi. La répression des protestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini avait fait au moins 141 morts, dont des enfants, selon un bilan publié mardi par l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo.

(AFP)

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