Guerre en Ukraine  – Le pétrole propulsé à plus de 100 dollars, le gaz s’envole 

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Guerre en UkraineLe pétrole propulsé à plus de 100 dollars, le gaz s’envole

Les prix du pétrole s’enflammaient jeudi, l’attaque de l’armée russe contre l’Ukraine propulsant le baril d’or noir au-delà de 100 dollars, une première depuis 2014. 

L’or noir a dépassé jeudi les 100 dollars par baril, loin toutefois de son record historique de plus de 147 dollars atteint le 11 juillet 2008 (image d’illustration).

L’or noir a dépassé jeudi les 100 dollars par baril, loin toutefois de son record historique de plus de 147 dollars atteint le 11 juillet 2008 (image d’illustration). 

AFP

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, la référence de l’or noir en Europe, s’envolait de 7,92% à 104,51 dollars à Londres vers 12h20 (heure suisse), et le baril de WTI grimpait de 7,67% à 99,16 dollars, après avoir brièvement dépassé le seuil des 100 dollars. Les deux références mondiales du brut n’avaient plus connu de tels sommets depuis 2014. 

Pression sur l'offre

Moscou a lancé jeudi à l’aube une invasion de l’Ukraine, avec frappes aériennes à travers le pays, notamment sur la capitale Kiev, et l’entrée de forces terrestres depuis le nord, l’est et le sud du pays. «Le marché prévoit un resserrement massif de l’offre» d’or noir, estime Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.

La Russie est l’un des premiers producteurs mondiaux de gaz et de pétrole, affolant les investisseurs quant à d’éventuelles ruptures d’approvisionnement en énergie. «En cas d’interruption partielle des livraisons de pétrole russe, les autres grands pays producteurs ne pourraient compenser que dans une mesure limitée», prévient l’analyste. 

Marchés volatils

Deux jours après avoir reconnu l’indépendance de territoires séparatistes ukrainiens du Donbass, le président russe Vladimir Poutine a donné le signal des hostilités. «La tension bouillonnante entourant la reconnaissance par la Russie des territoires séparatistes de l’est de l’Ukraine s’est intensifiée du jour au lendemain», souligne Tamas Varga, de PVM Energy. «À ce stade, on ne sait pas du tout ce qui pourrait ramener le président russe à la raison», abonde-t-il. «Par conséquent, les marchés boursiers et pétroliers resteront volatils.» 

Inflation

«La flambée du prix du pétrole est une terrible nouvelle pour les entreprises et les consommateurs, et fondamentalement cela clarifie l’un des principaux impacts de la guerre entre la Russie et l’Ukraine» sur l’économie mondiale: «Elle servira à alimenter davantage l’inflation», affirme Russ Mould, analyste chez AJ Bell. «Les factures d’énergie continueront d’augmenter», poursuit-il. 

«Assez de stocks de gaz» en Europe

La Russie est également le premier exportateur mondial de gaz naturel. L'Europe importe environ 40% de ses besoins depuis la Russie. Malgré cette dépendance au gaz russe, le Vieux continent a cependant «assez de stocks pour passer l’hiver», a assuré mercredi le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Clément Beaune.

A la suite de la reconnaissance de provinces ukrainiennes prorusses, l’Allemagne avait fini par se résoudre, mardi, à suspendre la certification du gazoduc Nord Stream 2, un projet phare pour Berlin comme pour Vladimir Poutine mené depuis longtemps malgré les critiques. Un haut responsable américain a vu dans l’annonce de Berlin un «tournant majeur» qui «libérera l’Europe de l’étau géostratégique russe» lié à l’approvisionnement en gaz naturel. 

Le gaz naturel s’embrase

Le marché de référence en Europe, le TTF (Title Transfer Facility) néerlandais se négociait à 117,50 euros (environ 121 francs) le mégawattheure (MWh), après avoir culminé à 125,00 euros plus tôt dans la journée. Le prix du gaz naturel s’est ainsi envolé de 33%, la plus importante hausse en une journée depuis 2019.

(AFP)

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