Guerre en UkraineLa quête d’eau potable dans les zones inondées
Dans le sud de l’Ukraine, les habitants manquent d’eau potable, après l’effondrement du barrage de Kherson. Une quête quotidienne.
Sandales aux pieds, Iouri rapporte péniblement deux grosses bonbonnes d’eau potable remplies depuis un gros réservoir installé près de son immeuble à Kherson, dans le sud de l’Ukraine.
Il vit avec sa femme dans un couloir de l’immeuble depuis que leur appartement au rez-de-chaussée s’est retrouvé sous l’eau après la destruction le 6 juin du barrage de Kakhovka sur le fleuve Dniepr, qui a provoqué d’importantes inondations en aval à Kherson et dans la région. «Il n’y a pas de gaz, pas d’électricité, mais au moins nous avons de l’eau», dit l’homme, âgé de 72 ans.
«L’eau n’est pas potable»
Les autorités de la ville et des bénévoles ont mis en place des citernes et grosses bonbonnes dans la ville pour fournir de l’eau potable aux habitants. Si depuis quelques jours, de l’eau coule à nouveau dans les robinets, il n’est pas possible de la boire pour l’instant.
«Aujourd’hui, l’eau n’est pas potable, elle est chlorée. On peut l’utiliser pour se laver, pour les besoins de la maison, mais on ne peut pas cuisiner avec ni la boire», explique à l’AFP Oleksandre Tolokonnikov, attaché de presse de l’administration militaire de la région de Kherson. «Il est nécessaire de désinfecter les cours d’eau et les canalisations où l’eau a stagné. Ensuite, nous prélèverons des échantillons et, si tout va bien, nous commencerons à fournir de l’eau» buvable, ajoute-t-il.
Lida, 70 ans, est aussi venue avec des bouteilles en plastique faire le plein d’eau sur un camion-citerne. «L’eau du robinet est maintenant chlorée (…) Mais elle est propre (…) Je ne la bois pas, j’ai peur», dit la septuagénaire.
Accès à une «eau de qualité»
Arrivée du Royaume-Uni l’hiver dernier comme bénévole pour aider aux évacuations d’habitants sur la ligne de front, Elizabeth est revenue récemment pour aider à reconstruire des maisons détruites par les bombardements et aussi fournir de l’eau. «Notre objectif est de faire en sorte que ces personnes aient toujours accès à une eau de qualité, mais aussi qu’elles n’aient pas à se rassembler autour d’un grand camion-citerne, par exemple», explique la jeune femme.
Situé dans la zone du Sud occupée par la Russie, le barrage de Kakhovka a été détruit dans les premières heures du 6 juin provoquant des inondations en aval du Dniepr qui ont fait des dizaines de morts et poussé des milliers d’habitants à quitter leurs logements dans les zones contrôlées par Kiev et celles occupées par les Russes. L’Ukraine a accusé la Russie d’avoir fait exploser le barrage pour ralentir sa contre-offensive dans le Sud. Et Moscou a rejeté la responsabilité sur Kiev.