Hockey sur glace - «Le hockey féminin n’a rien à faire aux Jeux olympiques»

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Hockey sur glace«Le hockey féminin n’a rien à faire aux Jeux olympiques»

Un jour avant la grande affiche du tournoi féminin des Jeux de Pékin entre le Canada et les Etats-Unis, une chroniqueuse canadienne connue pour ses positions anti hockey féminin a jeté de l’huile sur le feu. 

Cyrill Pasche Pékin
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Cyrill Pasche Pékin
Le Canada, en rouge, est bien trop fort pour tous ses adversaires, sauf les Etats-Unis.

Le Canada, en rouge, est bien trop fort pour tous ses adversaires, sauf les Etats-Unis. 

AFP

La chroniqueuse du Toronto Star Rosie Di Manno, déjà bien connue pour ses positions anti hockey féminin, a relancé un vieux débat et surtout jeté beaucoup d’huile sur le feu: «Pourquoi le hockey féminin n’a rien à faire aux JO», écrit-elle dans l’un des deux journaux les plus lus du pays la veille du plus grand match des JO (après la finale qui proposera la même affiche) entre le Canada et les Etats-Unis du mardi 8 février. 

Le titre de l’article de Rosie Di Manno.

Le titre de l’article de Rosie Di Manno.

Toronto Star (capture)

De l’or trop facile à gagner

Selon elle, le Canada et les Etats-Unis sont tellement supérieurs aux autre nations que l’intérêt du tournoi de hockey féminin en devient inexistant. Le parcours qui mène à une médaille d’or serait «bon marché» et ne demanderait que peu d’efforts. En d’autres termes, les autre pays ne sont pas assez compétitifs pour mériter une place aux Jeux olympiques et mieux vaudrait donc supprimer le hockey féminin du programme olympique. 

Des propos incendiaires qui ont provoqué une avalanche de tweets offusqués. La chanteuse canadienne Tara Slone, devenue une vedette de l’audiovisuel, a écrit ce qui suit sur Twitter. «S’il est clair que des efforts drastiques doivent être faits de la part des parties dirigeantes du hockey féminin, cet article est un coup dans les dents de tous ceux qui consacrent leur existence pour développer le hockey des femmes (…)»

«Vous n’avez absolument aucune idée à quel point ces femmes travaillent dur tout en ayant des jobs à côté.»

Caroline Ouellette, quadruple médaillée d’or aux JO avec le Canada.

Quadruple médaillée d’or avec le Canada (2002, 2006, 2010 et 2014), l’ancienne joueuse Caroline Ouellette a aussi répondu à la chroniqueuse sur les réseaux sociaux. «Avez-vous vraiment écrit ceci en… 2022? Dire que notre parcours jusqu’à la médaille d’or est «bon marché»? Vous n’avez absolument aucune idée à quel point ces femmes travaillent dur tout en ayant des jobs à côté et se battent pour l’équité dans le sport. (…)»

23 buts dans les deux premiers matches

Il est vrai, toutefois, que le Canada, à Pékin, ne bat pas simplement ses adversaires, mais les détruit. La Suisse? 12-1. La Finlande? 11-1. La supériorité des Américaines, championnes olympiques en titre, a toutefois été un peu moins évidente au tableau d’affichage. Les Suissesses, dimanche, sont toutefois passées à la moulinette contre le rival historique des Canadiennes: 8-0. 

Avec déjà 23 buts marqués lors de ses deux premiers matches, puis 29 après la victoire 6-1 contre les athlètes olympiques de Russie (ROC) lundi, les Canadiennes sont en route pour pulvériser le record de buts dans un tournoi olympique qu’elles avaient établi en 2010 aux JO de Vancouver (48). Une telle domination, et une aussi grande disparité, est-elle vraiment une aussi mauvaise chose pour le hockey féminin dans son ensemble? 

La Suisse en bronze en 2014

Devenu une discipline olympique en 1998 à Nagano, le hockey féminin a, depuis, réalisé des progrès gigantesques. Mais une constante demeure: personne, à l’exception des médaillées d’argent suédoises en 2006 à Turin (finaliste contre le Canada), n’arrive à déloger les Canadiennes ou les Américaines de la finale olympique. Et depuis 1998, seules trois autres nations ont décroché le bronze en six éditions du tournois féminin: la Suède (une fois), la Finlande (trois fois) et la Suisse en 2014 à Sotchi. 

Si les deux grandes nations du hockey s’affrontent invariablement en finale, leur rivalité est sans doute devenue au fil du temps l’une des plus féroces et intenses du hockey sur glace, hommes et femmes confondus. Canada-USA, c’est la grande affiche de mardi, à Pékin, à 5h10 (12h10 en Chine). 

La rivalité Canada – USA en dates

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