États-UnisNus dans «Roméo et Juliette»: la plainte des ex-adolescents rejetée
La plainte d’Olivia Hussey et Leonard Whiting, âgés de 15 et 16 ans lors du tournage en 1968, qui dénonçaient une scène de nudité non consentie a été rejetée jeudi.
La plainte des deux acteurs ayant incarné Roméo et Juliette lorsqu’ils étaient adolescents dans le film de Franco Zeffirelli en 1968, et reprochaient au studio une scène de nudité non consentie, a été rejetée par une juge américaine jeudi. Olivia Hussey et Leonard Whiting avaient respectivement 15 et 16 ans lors du tournage, souligne la plainte. Ils avaient chacun été récompensés par un Golden Globe pour leur performance dans ce film.
Désormais septuagénaires, les deux acteurs avaient déposé une plainte en décembre en Californie: ils accusent le studio Paramount, qui a produit le film, de les avoir exploités sexuellement alors qu’ils étaient encore mineurs, en diffusant une scène intime qui dévoile leurs fesses et leurs poitrines nues.
Pas de la «pédopornographie»
Jeudi, une juge de Los Angeles a rejeté la plainte et donné raison à Paramount, en estimant que la scène en question ne relevait pas de la «pédopornographie». La magistrate a également jugé que le film était couvert par les dispositions protégeant la liberté d’expression.
Les plaignants n’ont pas présenté de preuve suffisante démontrant «que le film en question peut être considéré comme suffisamment suggestif sur le plan sexuel pour être considéré comme définitivement illégal», a écrit la juge, dans une décision rapportée par «Variety».
«C’était nécessaire pour le film»
Ce magazine spécialisé avait souligné qu’Olivia Hussey avait défendu la scène incriminée dans ses colonnes lors d’une interview en 2018. À l’époque, elle estimait que Franco Zeffirelli l’avait tournée de manière appropriée. «C’était nécessaire pour le film», avait-elle alors déclaré.
Mais dans leur plainte, le duo d’acteurs incriminait le réalisateur italien Franco Zeffirelli – décédé en 2019. Selon le document, le cinéaste a lourdement insisté pour qu’ils tournent cette scène, sans quoi «le film allait échouer», alors qu’elle devait initialement être effectuée avec des sous-vêtements de couleur chair.
«Protéger les personnes vulnérables»
Les deux acteurs y expliquent avoir souffert d’angoisses et de détresse émotionnelle au cours des plus de cinq décennies ayant suivi le film. Ils réclament un dédommagement à hauteur de plusieurs centaines de millions de dollars.
Leur avocat a «fermement dénoncé» la décision prise par la juge jeudi. Il a annoncé son intention de porter l’affaire prochainement devant la justice fédérale américaine, dans un communiqué transmis à l’AFP. «L’exploitation et la sexualisation des mineurs dans l’industrie cinématographique doivent être confrontées et traitées légalement pour protéger les personnes vulnérables», a-t-il estimé.