EnquêteDes progrès à faire pour faciliter la vie des piétons en ville
Une étude dans les villes moyennes le démontre: elles doivent s’améliorer en termes de convivialité pour les piétons. Notamment face aux vélos et aux transports publics.
Dans quelle mesure les agglomérations et les petites villes sont-elles favorables à la marche? C’est le but de l’étude «Marchabilité et santé», menée en trois temps par une équipe constituée d’actif-trafiC, de Mobilité piétonne et de la Haute École de technique de Rapperswil (OST). Objectif: accorder une plus grande priorité au trafic pédestre en Suisse et rendre les communes plus conviviales pour les piétons. Dans sa phase 2, elle a passé au crible la convivialité envers les piétons de quinze communes, dont Meyrin, Nyon, Renens et Sion en Suisse romande. Trois critères ont été analysés: la mobilité des piétons sur le terrain, le degré de satisfaction de la population et la promotion des déplacements à pied. Verdict: il y a un gros potentiel d’amélioration, fait-elle savoir mardi dans ses conclusions.
L’étude arrive à un constat général: les conflits entre les piétons et les cyclistes apparaissent partout. Cela aussi bien avec les vélos en mouvement qu’avec ceux qui sont parqués. Pour le coup, l’équipe de chercheurs recommande que les places de stationnement pour vélos et les pistes cyclables soient situées hors des surfaces réservées aux piétons. À noter sur ce chapitre que c’est à Nyon que les cyclistes sont perçus comme les plus respectueux.
Davantage de passages pour piétons
L’enquête auprès de la population révèle aussi une grande insatisfaction en ce qui concerne les lieux où il n’y a pas de priorité pour les piétons. Il faut donc remédier au manque de passages pour piétons, estiment les chercheurs, et le besoin concerne également les zones 30.
Autre constat: la sécurité et l’attractivité des chemins pour l’école sont insuffisantes. Il est donc nécessaire d’agir tant au niveau de la sécurité que de l’aménagement des trajets scolaires, estime l’étude.
Selon les chercheurs, le plus grand potentiel d’amélioration envers les piétons se situe au niveau des arrêts de bus, qui ne satisfont qu’à 50% aux exigences requises. L’accès sans obstacle se révèle être le sujet phare, en particulier parce que la loi sur l’égalité des personnes handicapées exige que d’ici à fin 2023, tous les arrêts de TP soient adaptés, précisent-ils. Raccourcir le temps d’attente aux feux de signalisation et accorder davantage d’espace aux personnes à pied, tant sur les tronçons qu’aux arrêts, sont d’autres mesures importantes à privilégier.
Palme de la satisfaction à Meyrin
Côté bonnes notes, Adliswil (ZH) obtient les meilleurs résultats pour l’évaluation des infrastructures, tandis que Nyon ferme la marche. Horgen (ZH) obtient la palme en ce qui concerne l’évaluation de la planification communale, Renens est 4e, tandis que Sion est dans le peloton de queue. Meyrin (GE) se place en tête en ce qui concerne la satisfaction de la population envers son réseau piéton, devant Sion et Nyon. Meyrin est aussi leader en matière de réseau piéton, des infrastructures et de l’importance accordée à la mobilité piétonne. Sion se classe première pour le bien-être et Nyon pour la cohabitation.
Pour l’avenir, les experts recommandent à chaque commune de prévoir un nombre de postes suffisants dédiés à la mobilité piétonne. Il faut aussi renforcer la communication en la matière afin de pouvoir mieux prendre en compte les besoins de ceux qui se déplacent à pied. Selon les chercheurs, il vaut même la peine de réaliser une enquête pour toutes les communes de plus de 10’000 habitants.