Braquage de Chavornay (VD)La procureure requiert 14 et 8 ans ferme contre les Genevois
Les deux auteurs présumés, qui comparaissent depuis lundi à Renens (VD), contestent être des acteurs majeurs dans ce casse à 25 millions. Le ministère public exige de lourdes peines.
- par
- Evelyne Emeri
La sentence de la procureure Claudia Correia est tombée: 14 et 8 ans de peine privative de liberté pour les deux braqueurs présumés. La Cour criminelle disposera et rendra son verdict le vendredi 15 juillet dans l’après-midi. Il n’empêche que le réquisitoire donne une indication majeure dans ce procès où les coprévenus, C., 32 ans, et V., 31 ans, nient leur implication malgré des repérages et des réunions avérées, malgré le fait qu’ils aient fonctionné comme courroies de transmission pour le compte de deux autres malfrats dont le convoyeur complice Y.
À écouter les trentenaires, leur naïveté leur a joué des tours et tout se serait emballé. Un peu court pour un casse à 25 millions évaporés dans la nature tout comme le cerveau de «l’Opération Chavornay». La représentante du parquet n’y croit pas une minute. Elle a requis à leur encontre 14 et 8 ans de prison ferme. Le brigandage qualifié est retenu à l’encontre des deux prévenus.
Peines différenciées
C. est plus lourdement chargé. C’est lui qui aurait précisément fait le lien entre le convoyeur complice au volant du fourgon blindé le 8 février 2018 et les pros du grand banditisme lyonnais. Il a aussi à son actif des actes préparatoires dans le braquage avorté de Daillens en 2017 notamment, un home jacking en relation avec son ancienne société de location de voiture de luxe et des faits d’escroquerie toujours en lien avec sa carrosserie. Il y a encore et surtout l’instigation à la séquestration et à l’enlèvement de la fille de 22 ans du convoyeur braqué. Ce dernier n’avait pas eu d’autre choix que d’exécuter les ordres, tétanisé par le kidnapping de son aînée comme moyen de pression.
Verdict le 15 juillet
Le procès se poursuit cet après-midi avec les plaidoiries de la défense qui devrait plaider la complicité (pour C.) et sans doute l’acquittement (pour V.). Alors, seconds couteaux ou acteurs majeurs dans ce braquage spectaculaire de Chavornay? Les juges du tribunal criminel suivront-ils les sanctions requises par la procureure ou s’en écarteront-ils? Ils le diront dans dix jours.