FootballLes Romands peuvent couler le FC Sion
Candidat No 1 au barrage, le club valaisan jouera son destin contre Lausanne (jeudi) et Servette (dimanche). Voilà qui pimente des retrouvailles s’annonçant tendues. De là à imaginer une solidarité romande…
- par
- Nicolas Jacquier
À 180 minutes du dénouement, il reste une inconnue de taille en Super League: l’identité du barragiste appelé à en découdre, les 26 (jeudi de l’Ascension) et 29 mai prochain, avec le deuxième de Challenge League. Alors que l’on pensait la place dévolue au FC Lucerne voici encore un mois, le spectaculaire retour du club de Suisse centrale a plongé dans la gonfle Sion et Grasshopper, voire Servette qui n’est pas définitivement tiré d’affaire.
Derby du Rhône décisif?
En panne autant de confiance que de résultats, le club valaisan, lequel a galvaudé mercredi passé l’occasion rêvée d’assurer définitivement son maintien en s’inclinant lourdement à domicile contre Lucerne (1-3), semble le plus mal barré alors qu’il reste deux journées de championnat.
Ironie du s(p)ort, Sion jouera son destin lors de deux derbies, contre Lausanne ce jeudi soir à la Tuilière, avant de recevoir Servette dimanche dans un ultime match qui pourrait être décisif pour chacun des deux clubs, suivant les différents verdicts de la 35e journée.
Des Romands qui ont le pouvoir de torpiller une autre équipe romande, voilà qui prête à sourire et ne manque pas de faire causer dans les chaumières. Pas question au demeurant d’évoquer le moindre arrangement entre amis ou d’imaginer affronter un adversaire quelque peu démobilisé. De ce côté-ci de la Sarine, le jeu de l’entraide ne rencontre que peu d’adeptes.
Ce qu’il leur reste à jouer
Bien que sur le départ à la Tuilière, Alain Casanova l’a d’ailleurs déjà dit: même relégué, Lausanne va tout faire pour terminer en beauté devant son public, ce qui est tout à son honneur. Si Sion entend ne pas trembler jusqu’au bout comme il en a pris l’habitude ces dernières saisons, il ne devra compter sur personne d’autre que lui-même pour se sortir des soucis.
Pour Christian Constantin, son équipe fait même figure de victime toute désignée. «On peut d’ores et déjà préparer les barrages, pronostiquait-il déjà ici même au lendemain du nouveau couac subi à Tourbillon. Avec ce que l’on présente, je ne vois pas comment l’on va pouvoir s’en sortir, peu importe l’identité du 2e de Challenge League…» Un discours convenu, destiné à provoquer une énième prise de conscience? On le saura dès jeudi à Lausanne.
En cas de défaite voire de nul contre son plus proche voisin, Sion pourrait passer sous la barre avant le coup d’envoi du derby du Rhône. De là à imaginer ensuite le coup de pouce d’un autre Valaisan? Si Servette se présentait déjà sauvé à Tourbillon, Alain Geiger retiendrait-il inconsciemment la bride? «On a toujours une solidarité romande comme il y a une solidarité alémanique, expliquait le coach servettien dimanche au micro de Rhône FM. Pour le moment, on n’en est pas là.»
Voici 12 mois, Servette avait indirectement favorisé le maintien du FC Sion en Super League en s’inclinant 5-3 à la Praille contre son meilleur ennemi avant d’aller s’imposer 3-1 à Vaduz, face à un adversaire qui luttait pour sa survie en même temps que les Valaisans.