ValaisIncendie hors norme: le président songe à lancer un appel à la solidarité
Selon la loi valaisanne, la commune où a eu lieu l’incendie doit régler tous les frais d’intervention. À Vétroz, la facture se monte à des centaines de milliers de francs.
- par
- Eric Felley
Le canton du Valais a levé lundi en fin d’après-midi l’interdiction de consommer les fruits et légumes dans la région de Sion touchée par les scories du gigantesque incendie, qui a eu lieu en fin de semaine dernière au Botza, dans la zone industrielle de Vétroz. Les analyses ont montré que les concentrations de métaux lourds dans les fruits sont conformes à la législation sur les denrées alimentaires. Par contre le Conseil d’État a maintenu l’interdiction de pâture et de récolte des fourrages dans la zone d’un périmètre de 400 hectares.
Morceaux de panneaux solaires
Depuis samedi, ce sont les membres de la protection civile, qui ratissent des dizaines et des dizaines d’hectares pour récupérer des morceaux de panneaux solaires plus ou moins petits, qui se sont répandus à l’est de l’incendie, emportés par la fumée et le vent. De mémoire de pompiers, c’est le plus gros sinistre qu’a connu le Valais. 80 pourcent des effectifs de tout le canton, et une compagnie du canton de Vaud, ont été mobilisés pour venir à bout du sinistre. Il a fallu deux jours pour que les derniers foyers soient éteints.
Le président de la commune de Vétroz, Olivier Cottagnoud, a suivi de près les opérations: «J’ai été impressionné par l’armada qui est arrivée sur place: pompiers, médecins, samaritains, police cantonale et l’organe cantonal de conduite». Lundi, les nombreuses entreprises du site du Botza ont repris leur travail habituel. Mais les dizaines d’entreprises, qui étaient locataires du hangar incendié de la société Biofruits, manquaient à l’appel. L’endroit était encore bouclé par la police, car considéré comme dangereux.
Des centaines de milliers de francs
Pour Olivier Cottagnoud, cet incendie «hors norme» aura des conséquences financières également hors norme: «Cela aura un gros impact sur la commune, car tous les frais d’intervention sont à sa charge: pour les corps de pompiers qui sont venus de l’extérieur, pour le train CFF, pour les hélicoptères… Il y a en a pour des centaines de milliers de francs. Il y a également les coûts engendrés pour gérer la pollution, notamment le curage du canal. Et puis la question des scories qui ont touché la région de Sion devra également être réglée. Face à l’ampleur de la facture, nous allons lancer un appel à la solidarité et solliciter un fond cantonal prévu à cet effet».
Comment le feu est parti?
Du point de vue des dommages, qui se montent à des millions de francs, la société propriétaire du bâtiment va faire marcher son assurance pour ses propres frais, tout comme pour les quelque trente entreprises touchées.
Mais le règlement global du sinistre s’annonce long du côté de Vétroz. L’enquête devra déterminer comment le feu est parti dans les locaux de l’entreprise qui vendait des quads: «S’il n’y a pas eu de faute, note le président, cette entreprise ne sera pas appelée en responsabilité. Chaque propriétaire assumera avec son assurance. Mais si l’enquête conclut à une faute, les assurances pourront se retourner contre l’auteur de cette faute».
Le président s’attend à un règlement complexe du sinistre: «Si nous ne sommes pas assurés pour les frais de pompiers, nous avons une protection juridique, que nous allons très probablement devoir l’utiliser dans ce dossier».