G20Xi Jinping rencontrera Joe Biden et Emmanuel Macron à Bali
Le président chinois va s’entretenir avec ses homologues américain et français au sommet du G20.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a déclaré vendredi, lors d’un point de presse régulier, que le président chinois Xi Jinping se rendrait au G20 et rencontrerait le président américain Joe Biden, ainsi que son homologue français Emmanuel Macron, la semaine prochaine à Bali. Il rencontrera également le Sénégalais Macky Sall et l’Argentin Alberto Fernandez. Le numéro 1 chinois se rendra ensuite en Thaïlande pour participer au sommet du forum de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) du 17 au 19 novembre, selon la même source.
La Maison-Blanche avait déjà confirmé que M. Biden et M. Xi se rencontreraient lundi, en marge du sommet du G20. Il s’agira de leur premier entretien en face-à-face depuis que le dirigeant américain est devenu président. Joe Biden et Xi Jinping ont déjà eu cinq entretiens téléphoniques ou en visioconférence mais c’est leur première rencontre en chair et en os depuis janvier 2021. Les deux hommes avaient toutefois déjà eu l’occasion de se jauger lors de rencontres quand Joe Biden était vice-président de Barack Obama.
Les deux dirigeants se voient avec l’objectif de «gérer de manière responsable» la rivalité entre Chine et États-Unis, a indiqué dans un communiqué la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre. Washington a aussi l’espoir que les deux rivaux arrivent à «travailler ensemble là où (leurs) intérêts concordent», selon elle. Les Américains pensent là au climat, à la lutte contre le trafic de stupéfiants et à la santé.
Des sujets de tension
Joe Biden et Xi Jinping vont aussi évoquer une série de sujets «internationaux et régionaux», a-t-elle indiqué, sans mentionner explicitement le sort de Taïwan, la plus forte source de tension. «Ce que je veux faire avec lui, lorsque nous nous parlerons, c’est déterminer le type de lignes rouges» mutuelles à ne pas franchir, avait déclaré mercredi Joe Biden. «La doctrine sur Taïwan n’a pas du tout changé», a-t-il assuré, en évitant de reformuler des précédents propos qui avaient irrité Pékin, selon lesquels l’armée américaine défendrait Taïwan si l’île était attaquée.
Autre sujet de tension: la Russie, alors que Joe Biden voudrait que la Chine prenne ses distances avec Moscou. Le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, Jake Sullivan, a estimé jeudi, lors d’une conférence de presse, que la Chine avait émis un signal «positif» en se prononçant récemment contre l’utilisation et la menace d’utilisation d’armes nucléaires. Et ce après que la Russie a agité cette menace concernant l’Ukraine.
À l’agenda également: la Corée du Nord. À l’heure où Pyongyang multiplie les tirs de missile, Washington souhaiterait que Pékin use de son influence sur le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Autre source de frictions: le récent durcissement par les États-Unis de leurs contrôles à l’exportation, censé compliquer le développement par la Chine de semi-conducteurs de pointe, et très critiqué par Pékin.
Pas de résultats «concrets»
«Je ne pense pas qu’il faille attendre des résultats concrets et spécifiques de cette réunion», a toutefois averti Jake Sullivan, insistant plutôt sur l’importance d’un échange face à face, alors que chacun des deux dirigeants vient de marquer une étape politique importante. Xi Jinping a le mois dernier obtenu un troisième mandat à l’occasion du Congrès du Parti communiste chinois, renforçant son statut de dirigeant chinois le plus puissant depuis Mao Tsé-toung. Joe Biden sort lui quelque peu requinqué des élections de mi-mandat, ayant évité une déferlante de l’opposition républicaine.