Mondiaux de ski alpinMarc Rochat: «Dire que seules les médailles comptent, c’est nul»
Le skieur vaudois a connu passablement de galères avant de figurer pour la première fois, à 30 ans, sur la liste de Swiss-Ski aux Championnats du monde de Courchevel/Méribel. Il se livre.
- par
- Rebecca Garcia Courchevel
Alors que certains comme Daniel Yule en sont à leurs cinquièmes Mondiaux, Marc Rochat entame sa première compétition du genre au même âge. Et il est serein. «J’ai pris un petit bain chaud tout à l’heure, on est bien à Courchevel», lance le Vaudois avec bonne humeur.
Il ne vient pas pour y passer des vacances. Loin de là. «Je vais faire ma routine habituelle: me lever tôt, faire ma mobilisation et du vélo, me préparer physiquement, enchaîner quelques courses et m’assurer du choix de mon matériel», énonce-t-il.
Contrairement à de nombreux skieurs et journaliste pour qui seules les médailles comptent, Marc Rochat tire déjà satisfaction de sa présence. «Au final, ce discours de dire qu’il y a uniquement les médailles qui comptent, c’est nul pour moi. J’estime que le fait d’être là est déjà une belle victoire. Pour tout le monde, c’est un honneur de représenter son pays aux Championnats du monde.»
Un honneur qui vient récompenser des efforts démesurés. 15 ans de travail, sept opérations, un nombre d’heures incalculable dans des salles d’entraînements. «Il y a des moments de tout, de tristesse et très peu de moments de joie au final. Parce que les carrières sportives sont difficiles», explique le skieur.
Il ne peut s’empêcher d’avoir une pensée pour son coéquipier et ami, Luca Aerni, qui n’a, lui, pas été convoqué. «Je vais être le représentant de la Coupe du Wildhorn, rit-il, un peu amèrement. J’ai une pensée pour lui, c’est mon cher ami, mon plus vieil ami en ski. J’aurais préféré me battre ici avec lui aux Mondiaux.»
Quel est l’objectif ce dimanche? «Ouvrir le portillon, sincèrement! Bien sûr que les médailles sont importantes, mais le parcours que j’ai eu est plus important. Attention à un Rochat qui est libéré!» Qu’on se le dise.