Hockey sur glaceTanner Richard, des grands mots suivis par de grands actes
Une action décisive du Canado-Suisse en infériorité numérique a placé Genève-Servette sur les rails de la victoire, jeudi à Bienne. C’est 2-2 dans la série, cinquième acte samedi aux Vernets.
- par
- Cyrill Pasche
Tanner Richard aime beaucoup parler (sur et hors de la glace) et dit parfois des sottises, ou alors en rajoute un peu trop, mais il faut lui reconnaître une qualité: le fils du grand Mike Richard ne se démonte jamais et assume ses faits et gestes ainsi que ses paroles, qui ne sont visiblement jamais en l’air.
Quelques instants après la mortifiante défaite du GSHC à domicile, mardi aux Vernets après prolongation, Richard nous expliquait que «Genève allait venir à Bienne, gagner ce match, et revenir aux Vernets samedi avec un score de 2-2 dans la série.» Aussi simple que ça?
Et effectivement, deux jours plus tard dans le Seeland, en plus de livrer un très gros match sur le plan individuel (comme c’est le cas depuis le début de la finale et même des play-off), le topscorer des Aigles a créé l’étincelle qui a placé Genève-Servette sur le chemin de la victoire. C’est lui qui a piqué le puck à Luca Hischier, le long de la bande en zone offensive, alors que son équipe évoluait pourtant en infériorité numérique, avant de servir sur un plateau Daniel Winnik, lequel a fini le travail avec un grand sang-froid seul devant le gardien finlandais Harri Säteri (24e, 1-2).
À partir de là, le GSHC, qui venait pourtant de vivre un début de partie plutôt compliqué, a été irrésistible. Bienne, de son côté, a longtemps patiné après le score. L’action décisive de Richard, le joueur le plus dominant des Aigles en finale, a été un mélange de hargne, de résilience, de technique individuelle et de vista. «Pour gagner des matches, il faut gagner des duels. Tout part de là. Chaque duel compte et peut faire la différence, a expliqué Tanner Richard. Écoutez, cette finale se joue à rien du tout tant les deux équipes sont tellement proches l’une de l’autre: c’est 2-2 dans la série, voilà tout. Samedi, cela continue.»
C’est vrai: les finalistes, qui disputent des matches de haut vol et d’une folle intensité, ne méritaient finalement rien d’autre que de se retrouver dos à dos après quatre manches (2-2). Sauf que samedi, à l’issue du cinquième acte aux Vernet, soit Genève, soit Bienne, se retrouvera à une victoire du sacre et aura pris pour la première fois de la finale une sérieuse option sur le titre national.
Après la victoire de jeudi, Tanner Richard s’est toutefois abstenu de faire de grandes prédictions pour la suite de la finale. C’est aussi, peut-être, un signe de sagesse de la part du topscorer du GSHC.