La Fondation Partage lance un cri d’alarme

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La banque alimentaire genevoise, soutenue par la Loterie Romande, constate que le nombre de ses bénéficiaires ne diminue pas en dépit d’une nette amélioration de la situation sanitaire.

Victor Fingal
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Victor Fingal
Les Samedis du Partage en juin et novembre les clients des magasins peuvent acheter des denrées alimentaires et des produits hygiéniques destinés à la banque alimentaire genevoise.

Les Samedis du Partage en juin et novembre les clients des magasins peuvent acheter des denrées alimentaires et des produits hygiéniques destinés à la banque alimentaire genevoise.

Marina Cavazza

Triste constat de l’état de la pauvreté à Genève! Depuis mars 2021, avec l’arrivée de la Covid-19, le nombre de bénéficiaires de la Fondation Partage, la banque alimentaire, est passé de 8000 par semaine à 13’000 aujourd’hui. Mais la décrue n’a pas eu lieu. «Nous remarquons, souligne Marc Nobs, directeur de Partage, que le nombre de bénéficiaires reste stable en dépit d’une nette amélioration de la situation sanitaire. Nous travaillons sur ce constat avec différents acteurs de la Ville et du canton, mais nous n’avons pas encore d’explication satisfaisante.»

Il est vrai que l’indigence n’a pas attendu la pandémie pour exploser. «Nous savons depuis 2016, explique le directeur, que des familles, des personnes seules, sont de plus en plus dans la précarité. L’apparition en force des working poor, ces ménages dont certains membres travaillent mais dont le salaire ne suffit pas à faire bouillir la marmite, sont légion. Un processus que la Covid-19 avait accéléré.»

Les chiffres donnent le vertige. En deux ans, la distribution de denrées alimentaires et de produits hygiéniques est passée annuellement de 800 à plus de 1500 tonnes aujourd’hui. La banque alimentaire livre ainsi plus de 5000 cabas, confectionnés avec l’aide précieuse de bénévoles, à une cinquantaine associations caritatives et services sociaux du canton de Genève. Ces cabas contiennent des produits faciles à conserver, comme les huiles, les pâtes, les produits secs, les conserves. Mais aussi des fruits et légumes, sans oublier divers produits hygiéniques, comme les couches-culottes, destinées aux familles avec petits enfants.

Près d’une centaine de fournisseurs, dont la grande distribution, offrent une partie de leurs invendus. De plus, les Samedis du Partage, en juin et les 26 et 27 novembre prochains, où les clients des magasins sont mis à contribution à la sortie des caisses, permettent d’engranger près de 300 tonnes de produits divers. Des chiffres qui ont augmenté de près de 100 tonnes entre 2019 et 2020. Un bel élan de solidarité des Genevois, mais qui ne suffit pas, même ajouté à la récolte habituelle, de faire face à la demande.

La Loterie Romande contribue à l’achat de produits frais

«Pour l’achat de denrées fraîches, mais aussi d’autres articles nécessaires à la confection d’un cabas équilibré, ajoute Marc Nobs, nous devons encore acheter pour 31 fr. 69 de produits divers dont 13 francs de produits frais. Nous sommes dépendants des dons en espèces, et c’est là que la Loterie Romande, nous apporte, année après année, un soutien indispensable.»

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