Armée suisseLa solde des militaires pourrait être revue à la hausse
Après le National, une commission des États veut à son tour adapter la somme journalière versée aux soldats au pouvoir d’achat actuel. La solde n’a pas changé depuis 1987.
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Depuis plus de trente ans, la solde des militaires n’a pas été ajustée, alors que le pouvoir d’achat a considérablement évolué.
20min/Simon GlauserBonne nouvelle pour les soldats: leur solde pourrait bien être revue à la hausse. Après le oui du National en juin dernier, la Commission de la politique de sécurité du Conseil des États propose à son tour d’adopter la motion «Verser une solde adaptée à nos soldats». Le texte déposé en 2019 par David Zuberbühler (UDC/AR) demandait une réévaluation de cette solde, qui n’a pas changé depuis 1987. Ce sera aux sénateurs de se prononcer lors de la session d’hiver.
Depuis plus de trente ans, la solde n’a pas été ajustée, alors que le pouvoir d’achat a considérablement évolué en Suisse, soulignait le motionnaire dans un texte cosigné par une quarantaine de collègues de son parti ainsi que ceux du PS.
À l’époque, la somme journalière versée aux soldats était passée de 4 à 5 francs. Réglée par l’allocation pour perte de gain, elle est aujourd’hui davantage une indemnisation qu’une rémunération des prestations fournies. Elle continue néanmoins d’être versée en tant que gage fort de reconnaissance envers les militaires en service, précisait l’UDC appenzellois.
Dépenses en plus de 15 millions de francs
Le Conseil fédéral était opposé à ce relèvement. Une telle mesure entraînerait des dépenses supplémentaires d’environ 15 millions de francs par an, avait souligné la ministre de la Défense Viola Amherd. La solde devrait également être adaptée pour les personnes engagées dans la protection civile et le service civil, ce qui représente une dépense annuelle supplémentaire d’environ 5 millions de francs pour la Confédération, les cantons et les établissements d’affectation, avait-elle encore plaidé en vain.
La commission des États, si elle approuve une hausse de la solde, est toutefois partagée. Ce n’est que par 7 voix contre 6 qu’elle se rallie à cette idée. La majorité considère que cette somme a une valeur symbolique. Son relèvement constitue une marque de reconnaissance à l’égard des militaires, explique-t-elle dans un communiqué. Il engendrerait par ailleurs des coûts raisonnables, estime-t-elle. Faute d’augmentation, il faudrait songer à moyen terme à supprimer la solde.
Pour la minorité de la commission, la hausse de la solde devrait être examinée non pas isolément, mais dans le cadre d’un «débat plus large sur la question de l’alimentation en effectifs de l’armée et la protection civile». En outre, la minorité estime que la reconnaissance à l’égard des militaires doit plutôt se traduire par de bonnes conditions-cadres, notamment une instruction moderne. De plus, l’augmentation de la solde aurait, selon elle, une efficacité limitée tout en entraînant des conséquences financières considérables.