Hockey sur glaceLes Romands ne font pas de la Coupe de Suisse une priorité
Sierre, La Chaux-de-Fonds et Martigny se réjouissent de retrouver la Coupe nationale, sans en faire un objectif. Prise de température avec les directeurs sportifs.
- par
- Ruben Steiger
Samedi, la Swiss League se met en pause pour le premier tour de la Coupe de Suisse de hockey. Une première depuis la saison 2020-2021, après deux éditions réservées uniquement aux clubs amateurs et remportées par Arosa (2022) et le HCV Martigny (2023). Des Bas-Valaisans qui remettent leur titre en jeu ce week-end sur la glace de Thurgovie.
De son côté, le HC La Chaux-de-Fonds se déplace à Küsnacht pour y affronter les GCK Lions, l’actuel leader de deuxième division. Le HC Sierre a quant à lui bénéficié d’un tirage plus clément puisqu’il jouera à Guin, pensionnaire de MyHockey League (3e division). Trois autres Romands figurent au tableau de cette épreuve. Vallée de Joux (1e ligue), Prilly Black Panthers (1e ligue) et Meyrin II (3e ligue) affronteront Thoune (MyHL), Viège (SL) et Langenthal (MyHL).
Avant le début de la compétition, lematin.ch a posé les quatre mêmes questions aux directeurs sportifs des trois formations de deuxième division afin de prendre la température.
Le retour des clubs de Swiss League en Coupe de Suisse. Bonne ou mauvaise idée?
Christophe Fellay (HC Sierre): «On a toujours été favorables à l’idée de participer à cette compétition, bien que les clubs de National League se soient retirés. À mon sens, c’est positif pour le hockey amateur qu’une ligue professionnelle comme la Swiss League retrouve la Coupe.»
Loïc Burkhalter (HC La Chaux-de-Fonds): «J’y suis favorable, pour les clubs des ligues inférieures c’est une petite fête du hockey d’accueillir des clubs professionnels. Ce sont des événements toujours intéressants pour le public. Pour nous, c’est l’occasion de décrocher un nouveau titre et cela nous permet de couper avec la routine du championnat. Je regrette simplement qu’il y ait des affiches entre clubs de Swiss League dès le premier tour.»
Daniele Marghitola (HCV Martigny): «L’année passée, on avait gagné le titre sans les clubs de deuxième division. Leur retour complique la tâche des amateurs de soulever le trophée, mais elle leur permet de jouer contre des professionnels donc cela offre un mix intéressant. Pour les pensionnaires de Swiss League, c’est très alléchant car il y a un titre en jeu.»
Sans les clubs de National League, la Coupe ne génère que peu d’intérêt. Leur présence est-elle indispensable pour redonner vie à la compétition?
Christophe Fellay: «Ce serait une bonne chose que les clubs de National League, en tout cas ceux qui ne jouent pas la Ligue des champions, intègrent à nouveau le projet. Il y a eu quelques discussions là autour et on aimerait bien retrouver une vraie Coupe de Suisse avec toutes les catégories de jeu représentées. Je trouve dommage que la formule précédente se soit arrêtée subitement car la mayonnaise commençait à prendre, notamment avec le titre d’Ajoie en 2020.»
Loïc Burkhalter: «Par rapport à cet aspect de fête populaire évoqué précédemment, la présence des clubs de l’élite du hockey suisse apporterait quelque chose en plus. L’attrait pour le public serait supérieur.»
Daniele Marghitola: «La compétition n’est pas encore établie. Beaucoup de changements se sont produits par le passé et cela lui a fait perdre de la valeur. La Fédération doit se pencher sur cela afin d’établir une formule qui dure dans le temps pour que cette épreuve ait une crédibilité et une identité. Une réflexion poussée est nécessaire afin de déterminer si cette Coupe reste uniquement dans le giron amateur ou alors pour tout le monde. On se trouve dans un entre-deux actuellement.»
Avez-vous fait de la Coupe un objectif de votre saison?
Christophe Fellay: «On est heureux d’y participer afin de relancer le projet, mais notre objectif sportif est clairement défini depuis le début de la saison. On veut finir dans le top 4 de Swiss League et passer un tour en play-off. On aimerait aller le plus loin possible en Coupe mais elle ne représente pas une priorité.»
Loïc Burkhalter: «On n’en a pas encore parlé car on se concentre sur le championnat. On est passé en mode Coupe dès vendredi. On ne joue jamais un match pour le perdre, mais tout se décide sur une seule rencontre. Donc tout peut arriver!»
Daniele Marghitola: «La Coupe ne représente pas un objectif cette année. En tant que néo-promu, le championnat nous prend beaucoup d’énergie et on ne possède pas un contingent très large. Le championnat est notre priorité, mais cela ne veut pas dire qu’on va brader la Coupe. C’est simplement notre approche qui diffère par rapport à 2022-2023 où notre statut était tout autre.»
Que pensez-vous de votre tirage au premier tour?
Christophe Fellay: «Il faut s’en méfier. L’équipe qui vient d’une ligue inférieure veut faire tomber le gros et se donne à 1000%. On ne sait pas encore si on va jouer avec notre effectif complet, cela dépendra de l’état de forme des joueurs car on a eu une grosse semaine.»
Loïc Burkhalter: «Comme je l’ai dit, c’est dommage que deux équipes de Swiss League s’affrontent au premier tour. C’est le tirage au sort et on fait avec. On va aller sur la glace des GCK Lions, qui sont en grande forme, pour gagner, peu importe l’équipe qu’on alignera.»
Daniele Marghitola: «Thurgovie est un mauvais tirage, et encore plus car nous avons dû déplacer le match là-bas (ndlr. la rencontre était prévue à Martigny, mais le lieu a été inversé en raison de la Foire du Valais, puis de l’interdiction des autorités valaisannes de déplacer la partie à Sion). Ce déplacement pourrait avoir un impact sur les organismes et donc sur la suite de notre saison en championnat. Ce premier tour sera l’opportunité d’offrir plus de temps de glace à quelques jeunes.»