France – L’artiste suisse Spoerri expose ses «tableaux-pièges» à Nice

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FranceL’artiste suisse Spoerri expose ses «tableaux-pièges» à Nice

Le musée d’Art moderne et d’Art contemporain de l’ancien danseur de l’opéra de Berne consacre une place importante à ce plasticien reconnu.

Une des précédentes créations de Daniel Spoerri.

Une des précédentes créations de Daniel Spoerri.

AFP

«Tableaux-pièges» où il saisit l’instantané d’un déjeuner, pièges à mots ou autres tapisseries détournées: le musée d’Art moderne et d’Art contemporain (Mamac) de Nice, consacre une grande exposition à l’une des figures du Nouveau réalisme, le Suisse Daniel Spoerri.

L’exposition se tiendra jusqu’au 27 mars, date du 92e anniversaire de l’artiste d’origine roumaine, né sur les bords du Danube à Galati (est de la Roumanie) et qui vit et continue de créer entre Vienne (Autriche) et son parc de 16 hectares en Toscane (Italie).

Une grande partie des collections du Mamac, ouvert en 1990 sur la Côte d’Azur, est «tournée vers le Nouveau réalisme», ce mouvement fondé en France en 1960 par des artistes comme Yves Klein, Arman, Raymond Hains, Daniel Spoerri ou Jean Tinguely, dans le sillage du critique d’art Pierre Restany, explique Rebecca François, commissaire de l’exposition.

Ce mouvement se fonde sur «un recyclage poétique du réel urbain industriel, publicitaire».

Le Mamac qui consacre une salle entière de ses expositions permanentes au Niçois Yves Klein n’avait encore «rien fait sur Spoerri», poursuit Rebecca François.

C’est désormais chose faite grâce notamment à une pièce maîtresse, qui vient enrichir le fonds du musée niçois, «La Chambre 13», reconstitution réalisée en 1998 par Spoerri de la chambre qu’il occupait à ses débuts à Paris entre 1959 et 1965, à l’Hôtel Carcassonne, au 24, rue Mouffetard.

«Nous la voulions absolument, mais elle était très difficile à déplacer. La galerie bernoise Henze & Ketterer qui la possédait a fait un geste extraordinaire et en a fait don au Mamac», se réjouit Rebecca François.

Père du «Eat Art»

Le musée propose «une déambulation aussi surprenante et fascinante» que celle d’un théâtre forain, plongeant le visiteur dans des pièges et attrapes, cabinets de curiosités et banquets d’un artiste ancien danseur étoile, qui a commencé au côté de son ami suisse Tinguely en collectant pour lui de la ferraille.

C’est avec les «tableaux-pièges», natures mortes tridimensionnelles que Spoerri a rejoint les Nouveaux réalistes en 1960. Le principe est simple: à la fin d’un repas, il fige, en les collant au support, la trace de ce repas (couverts, assiettes, restes de nourriture, emballage...). Il l’appelle le «Eat Art» (des oeuvres et actions mettant en scène la nourriture et nos habitudes alimentaires).

Dans le restaurant réel qu’il a géré à Düsseldorf (Allemagne) entre 1968 et 1972, les clients, qui en avaient les moyens pouvaient repartir à la fin du repas avec leur propre œuvre.

Mais Spoerri cherchera à se défaire de cette étiquette «d’artiste de la vaisselle sale». Dans sa série de «détrompe-l’oeil», il appose un objet réel sur une toile ou une tapisserie chinée aux puces et s’interroge sur les frontières entre réalité et illusion. Comme cette douche en trois dimensions collée sur un paysage de cascade kitsch.

(AFP)

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