Cuche & Barbezat craquent pour le carac

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BerneCuche & Barbezat craquent pour le carac

Fan de tartelette chocolatée au glaçage vert, le duo comique neuchâtelois devient ambassadeur des patrons boulangers-confiseurs suisses.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé

Ils sont dans le pétrin pour une année: ce mardi à midi, le duo comique Cuche & Barbezat a été nommé ambassadeur du pain et du chocolat par les patrons boulangers-confiseurs réunis en assemblée à Berne. Leur mission: promouvoir l’artisanat face à la grande distribution. «Ce sont des artisans, comme nous!» a soutenu Jean-François Leuenberger de Courtelary (BE), vice-président de l’association professionnelle.

Pour Benjamin Cuche, cette nomination a une saveur particulière, puisqu’il a appris le métier de boulanger-pâtissier pour satisfaire ses parents. «Ce métier exercé la nuit me permettait de faire du théâtre le jour, mais c’était 36 heures sans dormir…», a expliqué le comique neuchâtelois, ravi ce mardi d’être «un apprenti applaudi par tous les patrons», lui qui en a aligné trois pour obtenir son diplôme.

Soucoupe volante

Benjamin Cuche se souvient des slogans de son époque: «Vous avez un boulanger sous la main, veillez à ce qu’il soit là demain!» a-t-il récité de mémoire. Le goût transmis par Cuche à Barbezat, via la fille de ce dernier, c’est celui du carac, une tartelette au chocolat caractérisée par son glaçage vert. Jean-Luc Barbezat aurait partagé la sienne avec sa fille de 19 ans, mais elle séjourne à Paris, tant pis pour elle.

Né deux ans avant Cuche, en 1965, Barbezat a choisi une voie médico-sociale, sans la mener à son terme, en rêvant de théâtre. S’il se délecte au rayon pâtisserie, Jean-Luc Barbezat apprécie surtout le pain sorti du four par son épouse: «Le pain industriel riche en gluten: non merci», dit-il.

Revue vaudoise

Cuche & Barbezat auront l’occasion de promouvoir la boulangerie-confiserie artisanale lors de la «Revue vaudoise» prévue sur 50 dates du 27 octobre au 31 décembre prochains à Montreux. Plusieurs représentations de leur spectacle «Hommage» sont aussi à l’agenda à Monthey, à Vevey et au théâtre de l’«Heure bleue» de La Chaux-de-Fonds, la saison prochaine.

«Il y a un quart de siècle, on était ambassadeur du saucisson neuchâtelois», rigole le duo. «On se réjouit qu’on nous appelle pour la moutarde ou la mayonnaise!» pouffe Benjamin Cuche. Chez lui à Vevey, les boulangeries ne manquent pas. Quant à Jean-Luc Barbezat, aux Diablerets, il va «Chez Petra».

1400 boulangeries

«Il reste 1400 boulangeries sur le territoire suisse, un chiffre qui se stabilisera autour d’un millier», prévoit Jean-François Leuenberger. Pas moins? «Non: s’il n’y a pas de pain, il n’y plus de fromage, ni de confiture…», répond le boulanger de l’enseigne «Chez Jean-Pierre».

Ce qui a changé dans les boulangeries, plus que les produits, c’est le procédé. «Avec une longue fermentation, le gluten se dégrade: le pain devient plus digeste, moins agressif à l’estomac», indique Jean-François Leuenberger. «Pétrir, façonner et cuire: ces trois phases ne suffisent plus. La pâte doit fermenter pendant deux heures», glisse-t-il.

Qu’en est-il du prix? «Ça doit être partout 5.50 francs le kilo, pour un mi-blanc ou un noir». Quid de la rentabilité? «En ne vendant que du pain, il faudrait le facturer deux fois plus cher, mais le boulanger est aussi pâtissier, quand il n’est pas aussi traiteur ou cuisinier!» répond le vice-président de l’association des patrons boulangers-confiseurs. Au cœur d’une profession qui survit grâce à sa polyvalence, le pain et un produit d’appel.

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